Jean-Paul Joseph : « J’ai un bon bilan, un programme et une certaine expérience »
Quelle analyse avez-vous fait des résultats du premier tour ? Vous attendiez-vous à vous retrouver en duel au second ? Nous avons réalisé un score honorable mais pas suffisant. Nous avons été surpris, je pensais qu’il y aurait au deuxième tour une triangulaire avec la candidate du Rassemblement national.
La crise que nous venons de traverser a-t-elle modifié votre approche du second tour ? Pendant cette période j’ai un peu oublié les élections, et repartir en campagne aujourd’hui me paraît presque incongru. Cette crise a été un énorme coup sur la tête pour tout le monde. Tous les matins je tenais une réunion de crise et il fallait prendre des décisions. A titre personnel ce fut également difficile, car j’ai gardé mon cabinet de cardiologie ouvert alors que beaucoup d’autres étaient fermés. J’ai ainsi eu beaucoup d’urgences à traiter et beaucoup de contacts en ligne avec des patients.
Pensez-vous que votre action de maire pendant cette période vous servira dans les urnes ? C’est à double tranchant. Si les Bandolais considèrent que la crise a été bien gérée, oui. Dans le cas contraire, non.
Votre programme a-t-il été modifié entre les deux tours ? C’est le même programme, mais avec la crise j’ai réfléchi à modifier mes engagements sur les finances. Je m’étais engagé à maintenir une capacité de désendettement de la ville inférieure à millions et un fonds de roulement supérieur à millions, je le confirme. En revanche, pour la stabilité des taux des taxes locales, j’avais dit « si possible » et aujourd’hui je ne m’y engage que pour et . La suite dépendra des conséquences économiques de la crise.
Avez-vous chiffré ces conséquences ? J’ai évalué la perte de recettes dues à la crise à environ , millions. Cela correspond aux baisses de recettes provenant du casino et des droits de mutation, notamment, mais aussi aux efforts que nous avons faits pour aider les commerces, évalués à environ euros. Côté dépenses, la baisse est estimée à environ euros, avec l’arrêt de certains chantiers. Mais il va y avoir de nouvelles dépenses, notamment une subvention de euros pour l’association des commerçants qui proposera des animations dès ce week-end.
Vos grands projets sont-ils toutefois maintenus ? Oui, mes grands projets n’ont pas changé. Je prévois le prolongement des allées Vivien, dans l’axe du quai De-Gaulle, pour que les gens n’aient plus à traverser la route pour rejoindre les terrasses. Le parking du Stade sera réaménagé en R + , afin d’augmenter sa capacité et d’accueillir en rez-de-chaussée des commerces liés à la mer. Le stade de foot sera surélevé de mètres afin d’abriter, sous la pelouse, un nouveau parking de places. Et le parking Deferrari sera ainsi remplacé par un parc paysager de mètres carrés. Nous poursuivrons aussi bien sûr l’embellissement des quartiers extérieurs, auxquels nous avons déjà consacré plus de millions pendant le mandat.
Et la piste cyclable qui irait de Rènecros à la frontière de Sanary, en passant par le quai De-Gaulle ? Elle est toujours prévue, sur une distance de , km en bord de mer, et j’envisage même aujourd’hui de faire une grande boucle. Notre étude montre qu’il est possible de créer un tour de ville à vélo d’environ km en mariant circulation des vélos sur voies protégées (lorsque la vitesse des véhicules est égale ou supérieure à km/h), circulation sur voies séparées avec marquage au sol (lorsque la vitesse des véhicules est égale ou supérieure à km/h) et circulation sur voies partagées dans des zones où la vitesse est limitée à km/h. Cela impliquerait donc de ralentir la circulation à certains endroits, c’est pourquoi je demanderai aux Bandolais de se prononcer. Je présenterai ce projet en commission extra-municipale.
Vous aviez annoncé dès le lancement de votre campagne que vous ne feriez pas d’alliance, ce qui a été le cas. Avez-vous toutefois eu des contacts entre les deux tours avec les trois candidats qui ont été éliminés ? Je n’ai eu aucun contact avec eux.
Début , vous nous aviez déclaré adhérer au parti Les Centristes par amitié pour Hervé Morin. Lequel a apporté son soutien à Laurent Fréani au premier tour, comment l’expliquez-vous ? Ce n’est pas Hervé Morin qui a apporté ce soutien, mais Les Centristes locaux, je ne ferai donc pas de commentaire. Hervé Morin reste un ami, mais la politique locale me déçoit. Je ne suis plus adhérent nulle part.
Vous avez placé la députée LREM Emilie Guérel en dixième position (éligible au conseil communautaire) sur votre liste... J’assume totalement la présence de la députée sur ma liste. J’éprouve une certaine sympathie pour le gouvernement en place, et de la proximité, malgré quelques erreurs commises dans la gestion de la crise. Nous sommes une équipe réunissant des sensibilités diverses. J’ai toujours été de centre droit, il y a quelques gens de gauche et Valérie Bouron, qui deviendra ma première adjointe si nous sommes élus, est de sensibilité LR.
Marc Bayle a déposé plainte contre vous, suite aux commentaires que vous avez publiés sur votre blog concernant les propos tenus par Mme Fiol et M. Lerat. Comment réagissez-vous ? Pour moi c’est de l’agitation. La diffamation ne tient pas : je n’ai fait que reprendre des propos publiés sur Facebook et dans la presse. J’ai déposé plainte à mon tour pour demander que la lumière soit faite sur cette affaire.
Un parc paysager de m sur le parking Deferrari”
Quel est selon vous votre principal atout pour ce second tour ? Il y en a plusieurs. J’ai un bilan, un bon bilan, assez largement reconnu. Nous sommes passés dans les % des villes les moins endettées de France. Et on a un programme qui tient la route, une certaine expérience. Cela fait trente ans que je vis et travaille à Bandol, pour être maire d’une ville je pense qu’il vaut mieux la connaître pour comprendre ses habitants.