Marc Bayle : « Je souhaite rassembler les Bandolais, pas les diviser »
Quelle analyse avez-vous fait des résultats du premier tour ? Ils furent une surprise pour beaucoup, mais pas pour mon équipe et moi-même. Nous avions senti une certaine insatisfaction des Bandolais par rapport à l’équipe sortante. Et nous avions proposé un projet de ville alternatif. Les autres listes étaient dans l’opposition, nous nous avons présenté un projet et une équipe de rassemblement, avec des personnalités du monde politique – qui s’étaient parfois opposées dans le passé – et d’autres qui n’avaient jamais été dans l’action politique.
La crise que nous venons de traverser a-t-elle modifié votre approche du second tour ? C’est une situation nouvelle, nous sommes entrés à la fois dans une crise éco-sanitaire et une crise sociale. La future municipalité devra se mettre en ordre de bataille pour répondre aux difficultés économiques et sociales. C’est pourquoi je propose la création d’un guichet unique au sein de la mairie qui pourra venir en aide aux entrepreneurs, aux commerçants, aux artisans et aux demandeurs d’emploi pour monter des dossiers. Mais il faudra le faire en coopération avec d’autres collectivités, la commune ne pourra le faire seule ; c’est ce qui manque un peu à la municipalité sortante, je lui reproche notamment de s’être mise dans une situation d’enfermement par rapport aux autres collectivités.
Votre programme a-t-il évolué entre les deux tours ? Le projet de ville que nous avions présenté au premier tour a été complété, mais pas modifié. Notamment pour apporter des réponses à la situation de Bandol sur le plan économique après la crise et proposer une logique urbaine plus complète, associant l’ensemble des quartiers, l’arrêt du bétonnage du littoral. Bandol ne se résume pas à un linéaire de front de mer. Un projet de ville doit porter sur l’ensemble du territoire. La précédente équipe a tout concentré sur la rénovation du quai, mais il y a aussi une requalification à faire du centreville, des embellissements et de la végétalisation à faire dans tous les quartiers.
Vous ambitionniez aussi de redresser l’image de Bandol... Il y a la nécessité de mener une nouvelle politique d’image. Bandol résonne déjà partout, par ses vins, son littoral, son port de plaisance, ce ne sera pas très compliqué de redresser l’image de la commune et redonner confiance aux Bandolais, qui en manquent parfois par rapport aux autres communes. Nous voulons développer un tourisme durable, qu’on pourrait qualifier “de respiration”, c’est-à-dire qui n’est pas concentré pendant quelques semaines sur quelques mètres carrés. Il faut une approche globale, à commencer en recréant un lien entre le front de mer et le centre-ville.
Symboliquement, quelle serait la première mesure que vous prendriez si vous étiez élu maire ? Après la création du guichet spécial d’assistance aux Bandolais, je proposerais un contrat de confiance, d’abord à l’ensemble des Bandolais, ensuite aux agents municipaux. Une municipalité, ce n’est pas que des élus et une action politique, c’est une collectivité humaine qui ne peut pas fonctionner sans les agents municipaux. Il faut une remise en confiance, une valorisation, une reconnaissance des personnels avant tout.
Pourquoi avez-vous fait le choix de ne pas faire d’alliance et de vous présenter au second tour avec la même équipe qu’au premier ? Pour plusieurs raisons. D’abord c’est une équipe que je trouve formidable et qui était déjà diverse, de rassemblement. Et puis je n’allais pas me livrer à du tripatouillage électoral de dernière minute, les Bandolais savent très bien ce que cela a apporté dans le passé. Enfin, je pense qu’il faut respecter le choix des électeurs bandolais ; au premier tour, ils ont instauré un duel très clair, très simple : d’un côté une municipalité sortante, qui a son bilan, de l’autre une nouvelle équipe, qui présente un projet alternatif.
Vous avez reçu les soutiens des Républicains et de l’UDI, est-ce important pour vous ? Quand Renaud Muselier (président LR de la Région, ndlr) réitère son soutien au second tour, je considère que c’est important, ça entre dans la logique de renforcement des moyens de la ville ; la Région a des compétences très importantes en matière de développement économique et d’aménagement du territoire. Bandol aura besoin de l’aide, pas seulement financière, mais aussi politique, en matière d’ingénierie, de la Région. Quant au soutien de l’UDI, il témoigne de ce que représente ma liste : je veux du rassemblement, je ne veux pas qu’on soit exclusifs. Je veux que dans la vie publique locale, toutes les sensibilités puissent s’exprimer : non seulement celles dont les listes n’ont pas pu être qualifiées pour le second tour, mais aussi celles qui n’ont pas été en compétition. Je souhaite aussi que tous les habitants puissent s’exprimer, par exemple au sein de comités de quartiers indépendants de la mairie.
Une volonté d’ouverture qui n’a visiblement pas été comprise par Mme Fiol et M. Lerat, qui y ont vu une tentative « d’achat » de leur soutien (Voir Var-matin du mai)... Ils ont mal interprété mes propos, je leur ai proposé d’être membres de commissions consultatives municipales, postes non rémunérés. Mais surtout il y a eu ensuite l’attaque sournoise de M. Joseph. Revenons sur le point de départ : M. Joseph a fui le débat public (que Var-matin avait prévu d’organiser, Ndlr) et à partir de là on a eu tout une kyrielle d’intimidations et d’attaques haineuses. Alors je vous confirme que j’ai déposé plainte au pénal pour diffamation. J’ai effectué toute ma carrière au service de l’Etat, dans la Marine nationale puis dans le corps préfectoral, je n’ai pas les moyens, contrairement peut-être à lui, « d’acheter » les gens. C’est dommage que le premier magistrat ait perdu sa dignité.
Quel est selon vous votre principal atout pour ce second tour ? Je souhaite rassembler les Bandolais et non pas les diviser. Un maire doit être un fédérateur. Un maire ne cherche pas, comme c’est le cas actuellement, uniquement un syndicat d’admirateurs.
Un guichet unique pour aider les Bandolais”