« Redonner confiance aux exposants des salons »
Organisatrice de salons – ceux de l’habitat au Palais des congrès en particulier –, Anke Berti entend rassurer les partenaires, notamment sur les modalités de remboursement en cas d’annulation
C’est peu dire que le secteur d’activité de l’événementiel a payé un lourd tribut à la pandémie. Les salons ou les foires, qui brassent public, exposants, partenaires et organisateurs, ne sont toujours pas à la fête. Une note d’optimisme, pourtant, émane d’Anke Berti, gérante de l’entreprise AB Event, spécialisée dans l’événementiel commercial. De l’optimisme doublé d’un heureux hasard qui a frappé l’organisatrice du Salon de l’habitat de Saint-Raphaël depuis 25 ans. « J’organise deux fois ce salon au Palais des congrès, au printemps et à l’automne (du 23 au 26 octobre prochain. Nous avons eu beaucoup de chance, car le dernier est passé avant la tempête et nous avons travaillé normalement. Il s’est déroulé du 28 février au 2 mars... Sachant que la Foire de Nice, qui devait se dérouler le week-end suivant, a été annulée ». Durant le confinement, et déjà projetée vers la version ‘‘automne’’ de son événement, Anke Berti a renoué le contact avec ‘‘ses’’ exposants qui réservent et payent leur emplacement (1) pour le prochain salon. « Normalement, à pareille époque, nous avons un taux de remplissage de 80 % pour le Salon de l’habitat du mois d’octobre. Là, nous en sommes à 50 % ». Au cours de ses échanges téléphoniques, l’organisatrice a entendu plusieurs professionnels se plaindre d’avoir payé des acomptes pour des salons et des foires finalement annulés ces derniers mois, sans qu’ils soient remboursés. « Il faut savoir que chaque organisateur est dans l’obligation légale de restituer les sommes perçues pour une manifestation annulée pour quelque cause que ce soit (intempéries, fermeture administrative, pandémie, actes terroristes etc.). L’organisateur doit prendre des précautions pour s’assurer correctement. Avant la crise du Covid-19, il était tout à fait possible de s’assurer contre les pandémies (ce que nous avions fait d’ailleurs), mais ce n’est en aucun cas l’exposant, le co-contractant donc, qui doit en subir les conséquences financières. De nombreux exposants se plaignent de cette attitude. Il semblerait qu’ils ne connaissent pas bien leur droit, d’où leurs inquiétudes pour s’engager dans de futurs événements ».
Attestation de garantie de remboursement
D’une manière générale, Anke Berti estime que « l’économie repartira avec de la confiance. Les gens sont encore frileux. Notre société a décidé de maintenir l’organisation du prochain Salon de l’habitat d’octobre, et nous garantissons, via une attestation de garantie de remboursement Covid-19 validée par nos avocats, de rembourser toutes les sommes perçues par les exposants en cas d’annulation de cet événement pour cause de crise sanitaire éventuelle ». L’organisatrice n’attendra donc pas le feu vert de l’État pour travailler sur son prochain événement. Et imagine un prochain salon placé sous le signe de la sécurité sanitaire. « Nous verrons où nous en serons avec le virus en octobre mais je pense que nous devrons mettre du gel hydroalcoolique à disposition, que le port du masque sera obligatoire, qu’un sens de circulation précis devra être mis en place... Nous sommes liés à ce que dira le gouvernement mais il est vital pour notre profession de continuer à communiquer et de faire vivre ces événements régionaux qui constituent de véritables lieux d’échanges entre les professionnels et le grand public ». 1. Environ 1 280 euros (HT) avec stand équipé pour quatre jours.