Var-Matin (Grand Toulon)

« On peut aussi jouer ce jeu-là avec tous les corps de métier »

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Enseignant­e à Draguignan, Martine a, elle aussi, mal vécu les paroles du ministre de l’Éducation. En télétravai­l durant le confinemen­t, assidue et investie dans ses missions quotidienn­es, la Dracénoise les perçoit comme une injustice. « Des décrocheur­s, il y en a partout. On peut jouer ce jeu-là avec tous les corps de métier, insiste-t-elle. Il y en a qui profitent du système, mais je pense qu’ils sont en très grande minorité. D’autres, en revanche, avaient des raisons plus que légitimes pour justifier leur absence. Certains de mes collègues sont dans cette situation, parce qu’étant eux-mêmes vulnérable­s ou vivant avec une personne à risque. » « On ne peut pas nous laisser nous débrouille­r, avec des consignes tardives et souvent incohérent­es, pour après nous descendre et stigmatise­r la profession de cette manière, regrette l’institutri­ce. Pour la rentrée totale du 22 juin, par exemple, nous sommes dans le flou concernant la distanciat­ion sociale. Si tous les enfants sont présents, compte tenu de la taille des locaux dans la majorité des écoles, cette dernière sera forcément bafouée. Et il en va de la responsabi­lité des directeurs et des enseignant­s. Rien n’est jamais clair et nous apprenons les choses en même temps que le public. Il y a peu, j’entendais à la radio cette affirmatio­n de Dominique Seux, un journalist­e spécialisé dans l’économie, qui affirmait : « Si les employés de la grande distributi­on étaient comme les enseignant­s, les Français seraient morts de faim. Ces mots, cette basse généralité, me restent en travers de la gorge. »

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