Var-Matin (Grand Toulon)

Vallon des Carmes parenthèse de fraîcheur

Ville d’eau, Barjols abrite aussi un écrin verdoyant où l’homme entreprend sa réconcilia­tion avec la nature

- K. M. kmichel@nicematin.fr

J’ai presque des scrupules à vous décrire ce décor de pure poésie, où la nature se dessinerai­t presque comme un paysage de Claude Monet ou de Paul Cezanne… Vous êtes au vallon des Carmes, à Barjols. Lieu bercé par le chant des oiseaux et le bruit de l’eau en mouvement. Y aller, c’est d’abord tomber sous le charme de cette Provence séculaire, où l’homme a passé un contrat avec la nature, construit son habitat à flanc de roches, creuser des routes. Barjols connu aussi pour son histoire dans la tannerie, industrie hélas très polluante. Barjols enfin, qui a su comprendre au fil des siècles toute l’importance des éléments naturels et pour qui la rédemption passe par la préservati­on d’un site exceptionn­el (1). On enfile une bonne paire de chaussures pour en faire le tour en prenant soin de ne pas glisser entre petits chemins de nature et enjambées du Fauvery, où les rochers seront mouillés. Commencez par grimper tout en haut, rejoindre la croix du Castellas. Le pire et le meilleur du site à la fois. Le pire parce que la Croix du Castellas, reconstrui­te en 1964, est placée sous la barrière protectric­e (!) d’une antenne relais… On oublie vite en tournant le regard vers l’horizon depuis la table d’orientatio­n. Sous nos yeux s’étendent au loin, d’ouest en est, la Sainte-Baume, la Sainte-Victoire jusqu’aux Trois Croix du rocher de Roquebrune. Au milieu tournent les éoliennes de Saint-Martin des Pallières, comme pour vous rappeler l’ère du XXIe siècle… En redescenda­nt, les escaliers de béton contrastre­nt avec les éléments naturels du XVIIe, comme les vestiges du couvent des Carmes(2) , et sa chapelle à coquillage­s. Le volet d’Histoire refermé, suivez le bruit de l’eau, et plongez-vous dans la sérénité des cascades. En passant, admirez « L’arbre industriel », sculpture majestueus­e de Michel Stefanini, puis empruntez la passerelle, le ponton… Cédez à la contemplat­ion de la cascade des Carmes. La passerelle en bois se fond dans le paysage. Le ponton s’avance vers le bleu vert de l’eau… Même scénario plus bas, à la cascade du gouffre aux épines. « La nature est éternellem­ent jeune, belle et généreuse. Elle verse la poésie et la beauté à tous les êtres, à toutes les plantes qu’on laisse s’y développer », écrivait George Sand. Laissez-la se raconter…

S’y rendre : suivre parking du vallon des Carmes, D560 à Barjols. L’itinéraire est ensuite indiqué. La baignade placée sous la surveillan­ce des adultes. 1. Le site est propriété du conseil départemen­tal du Var. C’est un espace naturel sensible inondable, avec des falaises abruptes et des risques de chute de pierres. Attention à bien respecter les chemins balisés. 2. Les Carmes sont nés vers la fin du XIIe siècle d’un groupe qui, fatigué de la guerre et d’attendre le messie, s’installe dans les grottes. (Source :http://randojp.free.fr/)

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