Cardiologie : l’IRM de stress, pour démasquer la maladie coronarienne silencieuse
« En pathologie vasculaire et cardiaque, l’apport de l’IRM est majeur avec de très nombreuses indications, touchant la plupart des domaines cardio-vasculaires », introduit le Dr Gen Paul, radiologue spécialisé dans l’imagerie cardiovasculaire à l’Institut Arnault-Tzanck. Mais comme c’est le cas en cancérologie, la technique reste freinée dans son développement par le défaut d’accessibilité. « L’arrivée de cette seconde IRM (modèle «Magnetom Sola») à l’Institut va permettre d’améliorer l’accès à ce type d’examens, dans des délais compatibles aves les pathologies vasculaires et cardiaques où l’attente n’est jamais souhaitable », se réjouit le Dr Paul. Elle ouvre aussi le champ de l’IRM cardiaque de stress, une technique de pointe seulement pratiquée dans une vingtaine d’établissements (publics et privés) en France. « Utilisée en complément des explorations cardiaques non évasives ou invasives, cette technique est indispensable pour démasquer une ischémie myocardique [un défaut d’oxygénation du muscle cardiaque en rapport avec une maladie coronarienne, ndlr] .»
Stress médicamenteux
Concrètement, les spécialistes vont « stresser » le coeur, en utilisant des médicaments. L’examen est réalisé alors que la fréquence cardiaque est augmentée. « Lorsque le coeur est au repos, souvent on ne voit rien à l’imagerie, justifie le Dr Paul. C’est en “stressant”le coeur qu’on fait apparaître les lésions pathologiques invisibles au repos. » À condition de respecter les indications et les contre-indications, « cet examen est dénué de risque », rassure le médecin. Pour des bénéfices majeurs : « L’apport de l’IRM de stress est considérable avec des performances au moins aussi bonnes que la scintigraphie myocardique, et sans irradiation. » Il reste que cet examen relativement long (30 minutes) doit être réalisé dans des conditions drastiques de sécurité pour le patient. « Il ne peut se concevoir que par une collaboration étroite entre cardiologues, réanimateurs cardiaques et radiologues. Ce qui est déjà un réflexe naturel au sein de l’Institut. »
Pour les patients « à risque coronarien moyen »
Qui peut, aujourd’hui, bénéficier de ce type d’examen ? « Il est indiqué pour les patients avec des facteurs de risque : surpoids, hypertension artérielle, douleur précordiale [douleur de la région du coeur se présentant le plus souvent sous la forme de brûlures, de tiraillements, ndlr]... Ces patients sont dits à risque coronarien moyen. L’examen est, par contre, exclu en cas de syndrome coronarien aigu. »