Var-Matin (Grand Toulon)

Sursis judiciaire pour l’usine à goudron de Signes

En attendant un nouveau jugement sur le fond, un arrêt de la cour administra­tive d’appel de Marseille autorise l’exploitati­on de la centrale d’enrobage, pourtant stoppée en première instance

- JEAN-MARC VINCENTI jmvincenti@nicematin.fr

Le sort de l’usine à goudron de Signes, l’un des enjeux de la dernière campagne des municipale­s, qui vient de sacrer maire de la commune Hélène Verduyn – l’une de ses plus farouches opposantes –, et qui a été marquée par une percée écologiste au plan national, est toujours sur la sellette judiciaire. Saisie par son exploitant, la société Braja Vesigne interjetan­t appel de la décision du tribunal administra­tif de Toulon qui, le 15 juillet 2019, annulait l’autorisati­on préfectora­le d’exploitati­on de la centrale d’enrobage à chaux et à froid de granulats routiers dans la carrière de Croquefigu­e, la cour administra­tive d’appel de Marseille (après la parenthèse de la crise sanitaire) devrait se prononcer sur le fond à la rentrée de septembre.

Autorisati­on préfectora­le en 

En attendant, et malgré le délibéré de première instance qui, en substance, a considéré que le projet et donc son autorisati­on d’exploitati­on contrevena­ient aux règles du Plan local d’urbanisme de Signes, l’usine de granulats routiers est pourtant bel et bien entrée en production. Elle fonctionne même depuis plusieurs mois dans la carrière exploitée par le groupe Lafarge. Car dans un premier temps, le 22 juillet 2019, le préfet du Var, saisi par l’exploitant, a pris un arrêté autorisant la société Braja Vesigne à poursuivre l’exploitati­on de ses installati­ons en respectant des mesures conservato­ires, dont notamment la transmissi­on d’un dossier de demande d’autorisati­on environnem­entale ou d’un mémoire de réhabilita­tion. Cela dans le délai de cinq mois. L’acte deux s’est joué en début d’année. Toujours saisie par Braja Vesigne, la cour administra­tive d’appel a ordonné le 24 janvier le « sursis à l’exécution du jugement du tribunal administra­tif de Toulon du 15 juillet 2019 », jusqu’à ce qu’elle statue sur le fond. En d’autres termes, grâce à cette requête que l’on pourrait assimiler à un référé, l’appel est devenu suspensif. Du côté de l’associatio­n Signes Environnem­ent, toujours présidée par la désormais maire Hélène Verduyn, jusqu’à sa démission programmée à l’occasion d’une assemblée générale extraordin­aire imminente, les 800 militants verts opposés à cette implantati­on « qui dénature le parc naturel régional de la Sainte-Baume »ne désarment pas.

Les opposants déterminés

« Je suis confiant dans l’issue de ce dossier. Nous avons même déposé de nouveaux arguments », confie hier Me Thibault Stephan, l’un des avocats (In Extenso Avocats) de Signes Environnem­ents, associatio­n qui a été invitée par la juridictio­n administra­tive à faire valoir ses observatio­ns au 10 juillet. Déterminée, dans la mesure des prérogativ­es que lui confère le statut de maire, Hélène Verduyn, qui restera adhérente de l’associatio­n de défense de l’environnem­ent signoise, reste fidèle à ses conviction­s et à ses engagement­s. « C’est sûr que je ne modifierai pas le plan local d’urbanisme » ,réaffirme-t-elle avec force.

 ?? (Photo Dominique Leriche et Document Google Map) ?? Après le démantèlem­ent de l’unité de La Seyne, l’entreprise Braja Vesigne a implanté une nouvelle usine d’enrobé à chaud et à froid sur la carrière de Croquefigu­e à Signes. Implantati­on à laquelle s’oppose l’associatio­n Signes Environnem­ent présidée par Hélène Verduyn (en médaillon), nouvelle maire de la commune.
(Photo Dominique Leriche et Document Google Map) Après le démantèlem­ent de l’unité de La Seyne, l’entreprise Braja Vesigne a implanté une nouvelle usine d’enrobé à chaud et à froid sur la carrière de Croquefigu­e à Signes. Implantati­on à laquelle s’oppose l’associatio­n Signes Environnem­ent présidée par Hélène Verduyn (en médaillon), nouvelle maire de la commune.

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