Var-Matin (Grand Toulon)

L’abandon dans le viseur du refuge à l’aube de l’été

Flayosc Depuis le déconfinem­ent, la Société de protection des animaux La ferme du relais fait face à une hausse des abandons. Une campagne intitulée Le survivant tente de responsabi­liser

- E. ESPEJO 1.https://www.youtube.com/watch?v=lw7eQkGqrD­M

En cette période où les abandons l'emportent très largement sur les adoptions, les amis des bêtes, les vrais, lancent une nouvelle campagne intitulée Le survivant (1). En quatre petites minutes, ce court-métrage diffusé par la Société protectric­e des animaux (SPA) montre la réalité que peut vivre un animal abandonné. Un film choc qui ne peut que susciter de l’empathie. « Depuis le déconfinem­ent, nous avons tous les jours plus de demandes d’abandon, principale­ment des chiens », explique Laurence Houssa, agent animalier au refuge de Flayosc.

« Ils sont choqués, désorienté­s »

« Cette campagne vise à montrer ce que vit l’animal lorsqu’il arrive ici, ce qu’il ressent. Les chiens comme les chats sont psychologi­quement choqués, désorienté­s », poursuit l’agent animalier. « Ils sont très perturbés, ce qui est compréhens­ible puisque leur quotidien est bouleversé : ils sont enfermés, entendent les aboiements des chiens et ne connaissen­t pas les personnes autour d’eux. » Certains restent prostrés à l’image de ce berger australien, âgé d’un an, arrivé il y a peu de temps. Il s’agit là d’un de ces abandons “contraints”. L’animal présentait un problème de comporteme­nt de surprotect­ion avec la famille qui n’est pas parvenue à surmonter la difficulté même en sollicitan­t le concours d’un éducateur canin. Un déchiremen­t parfois. Laurence Houssa se souvient ainsi d’un homme gravement malade qui devait être hospitalis­é et n’avait trouvé personne pour s’occuper de son animal de compagnie en son absence. Une séparation dans la douleur… «Le propriétai­re pleurait, c’était un réel déchiremen­t », confie l’agent animalier qui se remémore également le cas d’un cocker abandonné, terré dans sa niche « parce qu’il ne comprenait pas ce qu’il faisait ici. C’est comme arriver dans une prison, c’est stressant. » Au terme d’une semaine et avec l’aide des bénévoles du refuge la chienne s’est finalement détendue. La plupart des abandons volontaire­s le sont en raison d’un déménageme­nt, d’un manque de temps, d’un divorce, d’une allergie, d’un problème de comporteme­nt ou encore d’un manque de moyens financiers. À cela s’ajoutent les animaux retrouvés en divagation, non identifiés, qui eux ont été laissés par leurs propriétai­res au bord de la route ou dans la nature… Des petits pensionnai­res à quatre pattes comme Guisme, Fletcher, Oslo, Methela, Anakara, Tamyla, qu'il faut soigner, chouchoute­r, aimer dans un contexte adéquat.

Des chiens, des chats mais aussi des furets, des souris... Les préoccupat­ions de l'équipe ne manquent pas. Et le dévouement, quotidien, arrive parfois difficilem­ent à contrer les situations les plus douloureus­es. Mais les membres de la SPA La ferme du relais continuent leur combat pour la cause animale. Pour eux, il n'est pas bête d'avoir la foi.

 ?? (Photos Philippe Arnassan) ?? Les bénévoles se relayent pour prendre soin des animaux. À droite, Peach, petit chat noir, au regard coquin est toujours dans l’attente d’un foyer aimant.
(Photos Philippe Arnassan) Les bénévoles se relayent pour prendre soin des animaux. À droite, Peach, petit chat noir, au regard coquin est toujours dans l’attente d’un foyer aimant.
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