Une curieuse attirance
L’histoire
Jeanne (Noémie Merlant) travaille comme gardienne de nuit dans un parc d’attractions. Elle vit une relation fusionnelle avec sa mère, l’extravertie Margarette (Emmanuelle Bercot). Alors qu’aucun homme n’arrive à trouver sa place au sein du duo atypique, Jeanne développe d’étranges sentiments envers Jumbo, l’attraction phare du parc…
Notre avis
Pour son premier long-métrage, Zoé Wittock s’essaie au fantastique en relatant l’histoire d’amour entre une jeune femme… et un manège de parc d’attractions ! Un sujet aussi étrange que périlleux, ne laissant pas de place aux approximations. Or, si l’on perçoit ses intentions d’évoquer le désir féminin et la quête d’émancipation, Jumbo ne brille pas par sa maîtrise. La rencontre du corps et de la tôle si chère à l’épatant Crash de David Cronenberg, manque de saveur et de sensualité et l’esprit dérangeant attendu tombe à plat. La néoréalisatrice n’arrivant pas à transmettre au spectateur l’attirance éprouvée par Jeanne envers la machine. Noémie Merlant semble donc livrée à elle-même, et peine à faire exister cette jeune femme, beaucoup trop passive. De leur côté, Emmanuelle Bercot qui incarne sa mère et Sébastien Bouillon, en amoureux transi, apportent respectivement une once de folie et de romantisme. Insuffisant toutefois pour faire oublier la platitude des dialogues. Reste le fameux parc d’attractions où se déroule l’intrigue. Son aspect sinistre, vidé de toute vie insuffle une atmosphère inquiétante et pesante. Sans doute le point positif de ce film aussi osé qu’inabouti… voire grotesque dans sa conclusion.