Adoptez les bons gestes si vous croisez un serpent
Des bénévoles répondent aux questions des particuliers rencontrant un de ces reptiles. L’objectif est d’éviter les réactions inappropriées et de lutter contre le déclin des populations
Un serpent sur votre chemin ou dans votre jardin ? Pas de panique, contactez SOS serpents 83, qui vous aidera à l’identifier et à réagir (1). Cette plateforme est nouvelle dans le Var. Elle résulte du travail commun et bénévole de trois structures associatives qui oeuvrent depuis plusieurs années pour la préservation des serpents et la sensibilisation du public : la Station d’observation et de protection des tortues et de leurs milieux (SOPTOM) de Carnoules, dont la mission est l’étude et la protection des reptiles, en particulier les tortues, coordonne l’action ; S’pece est chargée du volet naturaliste et de l’éducation à l’environnement ; et Jurassic-Var, un éleveur d’espèces exotiques.
L’appel, pas la pelle
« Cette démarche, qui a pour slogan ‘‘l’appel pas la pelle’’, est depuis quelques années lancée dans plusieurs départements français, explique Jean-Marie Ballouard, chargé de mission scientifique à la SOPTOM. Elle vise à répondre au déclin des populations de serpents sauvages (ophidiens), et le Var n’y échappe pas, les observations se font de plus en plus rares. Ce déclin est largement corrélé à l’aversion, la peur et les phobies suscitées par ces espèces. Trop souvent, ces sentiments engendrent des comportements délétères et destructeurs envers des animaux pourtant protégés par la loi. Leur conservation passe donc par la pédagogie. » Et certainement pas par des coups de pelle, comme le rappelle le mot d’ordre de SOS serpents 83. La plateforme offre ses services de conseil et d’information aux personnes qui souhaitent en savoir plus sur ces espèces sauvages. Mais son principal but est de transmettre les bons gestes à adopter en cas de rencontre avec un serpent. Les voici : ne pas le toucher, il peut s’agir d’une espèce exotique qui s’est échappée ou qui a été relâchée ; ne pas le tuer : les serpents sont protégés par la loi (lire ci-dessous) ; rester calme : l’immense majorité des serpents présents dans la région sont des couleuvres inoffensives ; tenter de prendre une photo ; essayer de l’identifier à l’aide des différents outils présents sur le site internet de la SOPTOM ; contacter SOS serpents 83 si vous avez besoin d’être rassuré. En cas de nécessité, des interventions sont envisagées.
Utiles à l’environnement
Dans l’hypothèse où le reptile est entré dans une habitation ou un local professionnel, vous pouvez composer le 112 qui va rediriger l’appel vers SOS serpents 83. « Toute l’équipe est mobilisée pour répondre dans les plus brefs délais », précise M. Ballouard. C’est ainsi que, dernièrement, un bénévole s’est rendu dans une entreprise de Signes, ou une maison aux Arcs, pour capturer à chaque fois une couleuvre et la relâcher ensuite dans la nature. « Les gens les tuent par méconnaissance, regrette William Caudron, en service civique à la SOPTOM.
Pourtant, ils sont passionnants et utiles à l’environnement. » Et surtout, ils ont peur de l’homme et s’enfuient dès qu’il approche. 1. Contact par mail à sos.serpents83@gmail.com, et par message sur la page Facebook dédiée : https://www.facebook.com/pg/sosserpents83