Var-Matin (Grand Toulon)

Onze migrants découverts dans un camion P

Les passagers ont été découverts à La Seyne hier. La porte de la remorque était verrouillé­e depuis l’extérieur. Le routier italien, qui plaide la bonne foi, est en garde à vue

- E. M.

Comment onze migrants se sont-ils retrouvés enfermés dans la remorque d’un camion à destinatio­n d’une entreprise de La Seyne-sur-Mer ? C’est l’une des questions au coeur de l’enquête ouverte depuis hier à la brigade mobile de recherche (BMR) de l’antenne varoise de la police aux frontières. Le poids lourd est arrivé en début de matinée sur un parking de l’entreprise CNIM (site de Lagoubran) pour y récupérer une machine industriel­le, indique une source proche du dossier.

Au bord du malaise

Sur place, des employés ont perçu que l’on donnait « des coups violents » depuis l’intérieur de la remorque. Et l’alerte a été donnée. Une fois la porte déverrouil­lée, les policiers ont trouvé onze personnes au bord du malaise. Les pompiers ont alors été appelés à leur tour. Aucune hospitalis­ation n’a été jugée nécessaire. Selon une source policière, ces passagers auraient indiqué faire le voyage depuis l’Afghanista­n, le Pakistan et l’Irak. Le camion à bord duquel ils ont parcouru leurs derniers kilomètres était parti de Turin, dans le nord de l’Italie. Entendu sous le régime de la garde à vue, le conducteur aurait affirmé s’être arrêté à deux reprises au cours de son périple entre la capitale du Piémont et l’ouest-Var (plus de 400 km de distance) : environ trois quarts d’heure sur l’aire du

Capitou (A8) à Fréjus. Puis de nouveau de 5 heures à 8 heures hier matin, sur l’aire de La Chaberte (A57) à La Garde. Une longue pause mise à profit pour prendre une douche et se restaurer, selon son témoignage. Dès lors, les passagers clandestin­s auraient pu prendre place, sinon au départ de Turin, au cours de l’une ces escales à l’insu du chauffeur. Les enquêteurs toulonnais de la

BMR s’efforcent désormais de vérifier les éléments de ce récit. Il s’agit également de tenter de s’assurer que le chauffeur routier n’est pas la personne qui a verrouillé la porte de la remorque depuis l’extérieur. « C’est l’élément qui intrigue », reconnaiss­ait hier une source proche de l’affaire.

 ?? (Photo Frank Muller) ?? Le camion avait quitté Turin en Italie pour l’un des sites du fleuron industriel CNIM à La Seyne- sur-Mer.
(Photo Frank Muller) Le camion avait quitté Turin en Italie pour l’un des sites du fleuron industriel CNIM à La Seyne- sur-Mer.

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