« Nous continuerons à soutenir les entreprises »
José Santucci, directeur général du Crédit agricole Provence-Côte d’Azur tire les enseignements de la crise. Il note des « signaux positifs » pour les secteurs de l’hébergement et de la restauration
Comment avez-vous traversé cette crise ? Comme beaucoup d’entreprises, il a fallu nous adapter. Considérés comme indispensables au pays, nous ne nous sommes pas arrêtés car il fallait être disponibles et joignables pour nos clients qui se posaient beaucoup de questions. Toutes nos agences sont restées ouvertes. Nous avons eu aussi beaucoup de contacts à distance.
Qu’en retenez-vous ? Nous avons été en capacité d’effectuer des opérations à domicile. Mais nous sommes aussi attentifs à la sécurité. Les opérations sensibles ne peuvent pas être faites à la maison. On réfléchit à poursuivre l’organisation d’une partie des tâches en télétravail.
Quel rôle avez-vous joué pour atténuer les effets de cette crise ? Nous avons accordé prêts garantis par l’Etat aux entreprises, professionnels et agriculteurs du territoire (Alpes-Maritimes, Var et Alpes-de-Haute-Provence), soit millions d’euros. clients ont bénéficié de reports d’échéance de six mois en moyenne pour un encours de prêts d’, milliard d’euros. Et parce que nous sommes aussi assureurs, nous avons accordé à entreprises ayant souscrit une assurance multirisque professionnelle millions d’euros de soutien pour perte d’exploitation. Des élans de solidarité ont vu le jour dans la société et en tant que banque mutualiste, nous avons aussi précipité nos projets pour favoriser l’entraide et les circuits courts sur notre territoire.
Un circuit court dans la finance, qu’est-ce que c’est ? Nous collectons l’épargne sur place pour financer des projets localement. A travers une plateforme géolocalisée comme J’aime mon territoire ou Loop, nous mettons en relation des clients avec un plombier ou un agriculteur du territoire par exemple. Nous soutenons ainsi l’activité des professionnels que nous accompagnons.
Comment accompagnezvous aujourd’hui encore les acteurs économiques, notamment les professionnels du tourisme ? Nos clients de ce secteur ont été particulièrement impactés. Nous les avons accompagnés massivement et continuerons à déployer les dispositifs venant en soutien de leurs activités. Les signaux sont très positifs pour la restauration et l’hébergement qui ont retrouvé un niveau d’activité satisfaisant. En raison des vols internationaux toujours peu nombreux, les secteurs qui travaillent avec la clientèle étrangère sont plus touchés. Pour ceux-là nous envisageons des reports d’échéance plus longs.
Vos clients ont-ils eu tendance à épargner pendant le confinement ? Si oui que font-ils de cette épargne ? Nous avons en effet constaté une hausse des dépôts. Une partie de ce qui a été épargné a été consommé. Les investisseurs savent que l’épargne ne rapporte pas et que les taux d’intérêt sont bas. Il y a donc un report sur l’immobilier. C’était déjà le cas avant. La crise n’a donc pas refréné la volonté d’investir dans la pierre.
Les conditions d’accès au prêt se sont-elles durcies ? Il n’y a pas de changement par rapport à la période d’avant. La seule limite, la durée d’amortissement. Nous n’irons pas au-delà de ans.