Les oléiculteurs en guerre contre la mouche de l’olive
La chambre d’agriculture vient d’organiser une rencontre d’information et de démonstration de matériels pour conseiller les professionnels et amateurs soumis à la pression du ravageur
Quelles stratégies de lutte contre les ravages de la mouche de l’olive ? Pour répondre à cette question, la chambre d’agriculture du Var a organisé une après-midi technique sur un domaine à Taradeau afin de présenter et d’échanger sur les différentes méthodes. Filière emblématique de l’agriculture varoise, l’oléiculture a la particularité d’être pratiquée par des professionnels, en activité ou retraités, et des particuliers, puisque les oliviers sont présents dans de très nombreux jardins. Une centaine d’entre eux y a participé, notamment les onze exploitants, donc cinq en agriculture biologique, du groupe DEPHY ferme oléicole. Animé par Fanny Vernier, ce réseau vise à améliorer leurs performances économiques et environnementales.
Surveiller ses oliviers, combiner les méthodes
Plusieurs intervenants de la région, conseillers d’organismes techniques et/ou commerciaux, ont présenté les moyens qui s’offrent aux oléiculteurs. L’absence d’eau étant très pénalisante pour les mouches, l’irrigation des oliviers crée des conditions favorables au développement de l’insecte, d’où l’intérêt de la limiter autant que possible. Le piégeage permet de détecter la présence des adultes de Bactrocera oleae (le nom scientifique de l’espèce) et ainsi de déterminer le début des vols de façon plus simple et plus rapide que par un suivi de piqûres et trous de sortie.
Deux types de pièges existent : alimentaire du type piège à guêpes, ou sexuel (à phéromones). La barrière minérale à base d’argile a elle aussi ses avantages et ses inconvénients. « Il n’y a pas une stratégie qui marche à 100 %. La meilleure c’est quand l’oléiculteur est présent sur son exploitation et alterne au moins deux stratégies », a rappelé Alex Siciliano, de France Olive, d’autant que la pression de la mouche diffère d’un territoire à l’autre.
De gros dégâts La mouche de l’olive (Bactrocera oleae) est une petite mouche de à mm facilement reconnaissable grâce à ses deux petits points noirs au bout des ailes. Durant l’été, les premières pontes ont lieu dès que les olives atteignent à mm de longueur. L’asticot se développe à l’intérieur de la pulpe du fruit en creusant une galerie. Il mange la pulpe juste sous l’épiderme et prépare son trou de sortie. Puis recule dans le fruit pour se nymphoser. La nymphose se déroule sous la forme d’une pupe durant environ jours en été. Une fois sorti de la pupe, le nouvel adulte s’envole. Les dégâts engendrés par la mouche de l’olive sont énormes : le développement de la larve affecte directement l’alimentation du fruit, sa maturation et sa force d’attachement au pédoncule, provoquant sa chute. Au niveau qualitatif, cela entraîne une altération de la qualité de l’huile, facilement détectable au goût et une augmentation de l’acidité.