Var-Matin (Grand Toulon)

L’échappée polémique d’un écolier de six ans

Juste avant les vacances, le petit Ylies, alors en CP, a échappé à la surveillan­ce de l’école Martini et est parti seul. Retrouvé 1h30 plus tard sur le port, il souffre d’un traumatism­e crânien

- SO. B. sbonnin@varmatin.com

Qu’est-il arrivé à Ylies, 6 ans et demi, quand il a quitté l’école élémentair­e Martini, où il est scolarisé ? Alors qu’aucun adulte n’était venu le chercher. Jeudi 25 juin, à quelques jours des grandes vacances, le petit garçon a manifestem­ent échappé à la surveillan­ce de l’établissem­ent, vers 16 h 30, et s’est retrouvé seul dans les rues du centre-ville de La Seyne. Pendant au moins une heure et demie, il a marché, sans qu’on sache où. Quand il a été retrouvé, à 500 mètres de distance, tout au bout du port de La Seyne, près d’un arrêt de bus, le garçon semblait un peu perdu. Mais en fait, son état s’est révélé être bien plus grave, puisqu’il a dû être hospitalis­é à Marseille. Il souffre d’un traumatism­e crânien.

« Introuvabl­e »

Yasmina, la mère d’Ylies, est une femme choquée. De retour devant la porte de l’école, elle ne comprend pas ce qu’il s’est passé. Et n’a pas encore obtenu de réponses. « Mon mari qui était en route pour aller chercher Ylies a reçu un appel de l’école vers 17h , explique-t-elle. On lui a demandé si quelqu’un était déjà venu le prendre, car il était introuvabl­e. » Chaque jour, le garçon reste à la garderie après 16 h 30. Dans le centre-ville de La Seyne, où le père commerçant est connu, c’est le branle-bas de combat. La police nationale est appelée. On cherche Ylies de partout, « même des gens qu’on ne connaît pas nous ont aidés », dit Yasmina, dont les yeux s’embuent. Elle-même était sur le retour, dans un train, « morte de peur ». Un peu après 18 h, l’enfant est heureuseme­nt retrouvé. Sur un quai, près de l’eau. Il semble sain et sauf. En apparence. Mais quand la mère arrive chez elle, son fils ne la reconnaît pas. « Il me demande : “Où est ma maman ?” Il était très pâle, mou comme une marionnett­e. Il avait des spasmes. Et voulait dormir .»

Urgences

La famille se rend aux urgences de l’hôpital de La Seyne le lendemain. « Je pensais au soleil, qu’il était déshydraté », poursuit Yasmina. Mais la batterie d’examens révèle qu’Ylies a reçu un coup important sur la tête – même si rien n’est visible. Le diagnostic posé est celui d’un traumatism­e crânien. Le départ pour l’hôpital de La Timone à Marseille se fait rapidement, « le Smur nous a attendus ». Les médecins redoutaien­t des saignement­s internes, retrace la maman. Et si cela se produisait, une opération aurait été nécessaire, au service de neuro-chirurgie pédiatriqu­e. Après quelques jours de surveillan­ce, l’état du garçon s’est positiveme­nt stabilisé. Ylies a pu rentrer chez lui, en convalesce­nce. « Il dort beaucoup et souffre de fortes migraines », s’inquiète toujours sa mère.

Confiance

Avec quelques jours de recul, les questions ont grandi. « Quand vous laissez votre enfant à l’école, vous êtes en confiance. Ylies adore aller à l’école. Il est en CP et passe en CE1. Il veut être pompier. » Sur son téléphone, elle montre une photo. Camion de pompiers, hélicoptèr­es… une ribambelle de jouets que son fils avait disposée autour d’une feuille avec un grand « merci », adressé aux soignants. Ylies était seulement retourné lundi à l’école. « Qu’est-ce que je m’en suis voulu. J’aurais dû le garder avec moi .» Yasmina a porté plainte, pour savoir ce qu’il est arrivé à son fils. Comment il a été blessé. Et espérer que cela ne se reproduise pas.

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(Photo Patrick Blanchard) Avec la crise sanitaire, une partie des élèves de l’école Martini sort par cette porte, sur le côté du bâtiment.

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