Opération coup de poing dans les cités de Sainte-Musse
La police a investi hier le quartier Sainte-Musse hier pour une « opération de sécurisation ». Deux individus ont été interpellés pour leur implication présumée dans la vente de stupéfiants
Une opération de police d’envergure s’est déroulée hier, en fin de journée, dans le quartier Sainte-Musse, à l’est de la ville. Une trentaine de policiers issus de différentes unités – section d’intervention, brigade anticriminalité, brigade spécialisée de terrain, brigade canine, groupe de sécurité de proximité – ont investi le quartier à partir de 18 heures, sous la houlette du commissaire Patrice Buil et de son adjoint le commandant divisionnaire Eric Blanc. Deux immeubles ont notamment été « visités » par un chien antidrogue de la police. Deux individus ont été interpellés pour infraction à la législation sur les stupéfiants, a annoncé la direction départementale de la sécurité publique. Quelque 600 euros ont été saisis à cette occasion, ainsi que des produits illicites (qui devaient faire l’objet d’une pesée hier soir).
Des riverains inquiets
Cette opération est intervenue alors que de nombreux riverains ont fait part de leur exaspération face aux incidents qui polluent régulièrement la vie du quartier. En effet, on ne compte plus les coups de feu qui éclatent sur fond de rivalités entre bandes autour du contrôle des points de vente de stupéfiants dans les cités des OEillets, de La Poncette et de La Grande Plaine qui composent ce vaste secteur classé « quartier de reconquête républicaine » (QRR) par les autorités. « Le soir, on ne sort plus à partir de 20 h 30, on ferme les volets, a confié une habitante accompagnée de ses enfants, il n’y a plus de respect. » Une référence aux tirs qui ont fait de nombreux blessés ces dernières années. Cette « guerre des gangs », selon l’expression de cette habitante, s’est également soldée par plusieurs décès dans le quartier mais aussi au-delà. « Ça va en s’aggravant… » La semaine dernière, un homme âgé d’une vingtaine d’années, originaire des OEillets, a été tué par balles alors qu’il se trouvait chez sa belle-famille à La Valette (lire nos éditions précédentes). Près de cinquante impacts de balles (de calibres 7.62 et 9 mm) avaient été décelés par les experts de la police technique et scientifique.