L’inspection d’académie a mené l’enquête
Pour Yasmina El Ghalbzouri, mère du petit Ylies, la question de la responsabilité de l’école Martini dans cette histoire doit être établie. « Que faisait mon fils devant le portail de l’établissement alors qu’il était censé aller à la garderie ? Comment a-t-il réussi à échapper à la surveillance du personnel enseignant ? »
Cette assistante de vie aux familles vient de porter plainte contre l’établissement pour « blessures involontaires avec incapacité n’excédant pas trois mois par violation manifestement délibérée d’une obligation
de sécurité ou de prudence. » Elle n’est pas la seule à s’être rendue au commissariat. Menacée et insultée publiquement sur Facebook avec une maîtresse après l’incident, la directrice de l’école, choquée par toute cette histoire, est allée dénoncer les faits de diffamation dont elle aurait été victime par des internautes devant les policiers seynois. De son côté, le rectorat a mené « une enquête
administrative ». D’après les éléments recueillis, Ylies, « un enfant très dégourdi », n’aurait eu de cesse, ce jour-là, d’expliquer aux instituteurs qu’il refusait d’aller à la garderie car son père devait venir le chercher à h. Très déterminé à rentrer chez lui, l’enfant serait parvenu à quitter l’école en « passant discrètement de la file du périscolaire à la file des sorties » et en déjouant l’attention des professeurs peu après l’ouverture de la porte. Selon le rectorat, il n’y a pas là de faute avérée de l’établissement.
Les caméras de video-surveillance vont-elles parler ?
Farida Bousandel, déléguée des parents d’élèves à la FCPE, est, elle, allée demander directement des explications à la directrice de l’école. Avec, en tête, « le fait qu’on ne peut pas rejeter la faute sur un enfant de six ans. » Mais d’expliquer aussi : « L’idée n’est pas spécialement de trouver un coupable - l’erreur est humaine - mais bien de comprendre ce qui s’est passé pour que ça ne puisse plus se reproduire. » Reste le mystère entourant la blessure de l’écolier. Toujours pour le rectorat, l’enfant ne présentait aucun signe de choc quand il a été retrouvé à m de l’école par son père et une maîtresse. « Le lien de causalité entre une éventuelle chute pendant la fugue et le traumatisme constaté le lendemain à l’hôpital n’est pas établi », assure-t-on du côté de l’académie. Yasmina El Ghalbzouri compte désormais sur les caméras de video-surveillance disposées entre le centre-ville et le port pour l’informer sur ce qui s’est passé ou non pendant la fugue de son fils.