Max Callegari est au paradis des chefs
Le chef Max Callegari, qui a mis fin à ses jours le 1er juillet dernier (nos éditions du 3 juillet), a reçu l’hommage de toute une profession hier après-midi dans l’église des Arcs-surArgens, village dont il a été l’un des restaurateurs pendant plusieurs dizaines d’années. Ses pairs étaient venus en nombre, revêtus pour l’occasion de leur veste blanche : Il y avait son complice depuis le lycée hôtelier Gilbert Masse (ancien chef des Pignatelles à La Motte), des étoilés de marque comme René Bérard (Hostellerie de La Cadière), Sébastien Sanjou (Le Relais des Moines aux Arcs, la Voile d’Or à Saint-Jean-Cap Ferrat), Jacques Maximin (ancien chef du Negresco), Francis Chauveau (ex Les Pêcheurs au cap d’Antibes), Stéphane Raimbault (l’Oasis à Mandelieu), Philippe Da Silva (l’Hostellerie des gorges de Pennafort à Callas), Benjamin Bruno (Lorgues)...
Généreux et altruiste
Dans l’assistance également, des professionnels amis et voisins tels que Christian Boeuf (la Bastide des Magnans à Vidauban), Alain Carro et sa fille Hermance (Le Castellaras à Fayence), le pape de la cuisine provençale Gui Gedda et son frère André (Bormesles-Mimosas), Roland Paix (traiteur à Saint-Maximin), etc. Tous ont côtoyé cet homme énergique et courageux, qui donnait tant aux autres. Il était d’ailleurs la locomotive de l’association des Maîtres restaurateurs varois, qu’il a portée sur les fonts baptismaux avec Gilbert Masse et présidée de 1990 à 2010.
Ambassadeur de la cuisine
Né à Saint-Raphaël il y a 64 ans, Max Callegari avait fait du « Logis du Guetteur », créé par ses parents dans l’ancien château des Arcssur-Argens, une table réputée et un hôtel de charme. Il l’avait mis en vente depuis un certain temps et déprimait selon ses proches. Le départ de son bras droit en novembre dernier l’avait affecté. Et « le Covid n’a pas arrangé les choses » a rappelé sa soeur Brigitte. L’un des ambassadeurs de la cuisine provençale avait alors baissé les bras. Sa passion devenue sa prison, Max Callegari n’avait pas rouvert début juin, lorsque la période du confinement s’est achevée. Le père Michaël Nachez, curé des Arcs, a pointé du doigt cette période compliquée pour lui et toute une profession : « l’art culinaire est le fleuron inébranlable de notre pays (...) et pourtant ceux qui ont revêtu l’habit de service, tant ébranlés pendant le confinement, ont été les grands oubliés de l’après ». Le religieux s’est interrogé également : « Comment un chef aussi talentueux, qui a régalé autant de monde, peut-il à ce point perdre le goût à la vie ? Comment un passionné peut-il arrêter la partie sans jouer les prolongations ? C’est le mystère de Max ». Un maître queux, dont il a salué le talent et la générosité : « Une étoile, pas celle du guide Michelin, mais un astre radieux brille désormais. Max est parti nous préparer une autre table. » Son épouse, qui a fait un malaise durant la cérémonie, ses filles Marion et Laura, son fils aîné, Samuel, établi Grande-Bretagne, et sa soeur ont tour à tour pris la parole pour adresser à leur mari, père et frère un adieu rempli d’amour et de tendresse.