Polar et puzzle
LUCKY STRIKE
De Yong-hoon Kim (Corée du Sud). Avec Jeon DoYeon, Woo-Sung Jung, Seong-woo Bae... Thriller. h . Notre avis : ★★★
L’histoire
Un corps retrouvé sur une plage, un employé de sauna (Seong-Woo Bae), un douanier peu scrupuleux (Woo-Sung Jung), un prêteur sur gage (Man-Sik Jeong) et une hôtesse de bar (Jeon Do-Yeon) qui n’auraient jamais dû se croiser. Mais le sort en a décidé autrement en plaçant sur leur route un sac rempli de billets… Arnaques, trahisons et meurtres : tous les coups sont permis pour qui rêve de nouveaux départs…
Notre avis
S’il n’a pas la maestria esthétique ni la maîtrise du film de genre de ses compatriotes Bong Joon-Ho (Memories of Murders, Parasite), Park Chan Wook (Old Boy) ou Na Hong-Jin (The Strangers), le sud-coréen Yong-Hoon Kim fait preuve d’habileté dans son premier long-métrage. Polar décalé – à défaut d’être déjanté –, Lucky Strike, dont le nom fait référence à la fameuse marque de cigarettes, fait mouche… dans sa seconde partie. Construit comme un puzzle, le scénario prend en effet son temps pour exposer les enjeux avant de les assembler méticuleusement. L’aspect choral a du mal à prendre jusqu’à l’arrivée inattendue d’une femme fatale à laquelle Jeon Do Yeon (couronnée au Festival de Cannes pour Secret Sunshine de Lee Chang Dong) prête ses traits. L’actrice épate par son jeu subtil et énigmatique, parfait pour insuffler la folie manquante pour happer le spectateur jusqu’à un final roublard. Les nombreux rebondissements, la réflexion portée sur l’argent et sa capacité à changer les individus, sans oublier des touches d’humour noir font penser parfois au Petits meurtres entre amis de Danny Boyle. Comme référence, il y a pire…