Festival du film: un duo en hommage à Clouzot
De l’enfer au paradis. La 1ère édition a été lancée hier à la Fondation Carmignac en présence de Dennis Berry, mari d’Anna Karina, avec la participation d’Elodie Frégé et Prieur de la Marne
Le chant des cigales. Une île. Une scène à ciel ouvert au sein de la Fondation Carmignac. Voilà pour le décor du nouveau festival qui s’est installé depuis hier soir sur l’île d’or. Ce mercredi, Jean-Pierre Giran, le maire, Vincent Doerr (Institut Langlois) et Charles Carmignac ont baptisé, sur le tennis de la fondation transformé en salle de cinéma à ciel ouvert, ce nouvel événement dédié au cinéma et à l’environnement. Un rendez-vous exceptionnellement présidé par Juliette Binoche - qui sera présente fin août lors de la cérémonie de clôture -, et qui décernera le Prix Jean-Rochefort à un acteur ou actrice plébiscité par les spectateurs.
Une performance artistique exceptionnelle
Pour l’ouverture de cette première édition, c’est une performance originale qui a plongé les spectateurs dans L’Enfer, l’oeuvre inachevée d’Henri-Georges Clouzot de 1964 qui met en scène Romy Schneider et Serge Reggiani. Hier soir, Elodie Frégé a prêté sa voix à Odette, le personnage incarné par Romy dans une nouvelle version du film, dans une embardée audio-vidéodisco orchestrée par Prieur de la Marne. « Pour la première fois les images du film avorté de Clouzot ont été montées pour raconter une journée et une nuit de la vie du personnage de Serge Reggiani, Marcel qui souffre de paranoïa », explique le duo. Pendant 40 minutes, la performance révèle une Romy Schneider plus belle que jamais, mise en voix par Elodie Frégé s’adressant tantôt au spectateur tantôt au personnage de Reggiani. Autour d’une question lancinante : Marcel est-il (vraiment) fou ? Pour l’anecdote, c’est Philippe Katerine qui a prêté sa voix au personnage de Reggiani. Autre moment fort, en préambule de la projection du film de Godard, Pierrot le fou, la participation de Dennis Berry qui fut l’époux d’Anna Karina. Acteur et réalisateur franco-américain, il a partagé sa vie durant près de quarante ans avec l’actrice jusqu’au décès de celle-ci le 14 décembre 2019. Réalisateur de nombreux épisodes de la série Highlander mais aussi de Stargate SG-1 pour la télévision, ou plus récemment de
Mata Hari avec Gérard Depardieu et Christophe Lambert, Dennis Berry a fait tourner sa première épouse, Jean Seberg, en 1975 dans son premier film, Le Grand délire. Comédien également à ses débuts, il apparaît en 1967 dans La Collectionneuse d’Eric Rohmer, puis À tout casser réalisé en 1968 par son père John Berry ou Borsalino en 1969 aux côtés d’Alain Delon.