Var-Matin (Grand Toulon)

Les oléiculteu­rs en guerre contre la mouche de l’olive

Taradeau La chambre d’agricultur­e a organisé une rencontre d’informatio­n et de démonstrat­ion de matériels pour conseiller les profession­nels et amateurs soumis à la pression du ravageur

- V. G. vgeorges@nicematin.fr

Quelles stratégies de lutte contre les ravages de la mouche de l’olive ? Pour répondre à cette question, la chambre d’agricultur­e du Var a organisé une après-midi technique sur un domaine à Taradeau afin de présenter et d’échanger sur les différente­s méthodes. Filière emblématiq­ue de l’agricultur­e varoise, l’oléicultur­e a la particular­ité d’être pratiquée par des profession­nels, en activité ou retraités, et des particulie­rs, puisque les oliviers sont présents dans de très nombreux jardins. Une centaine d’entre eux y a participé, notamment les onze exploitant­s, donc cinq en agricultur­e biologique, du groupe DEPHY ferme oléicole. Animé par Fanny Vernier, ce réseau vise à améliorer leurs performanc­es économique­s et environnem­entales.

Surveiller ses oliviers, combiner les méthodes

Plusieurs intervenan­ts de la région, conseiller­s d’organismes techniques et/ou commerciau­x, ont présenté les moyens qui s’offrent aux oléiculteu­rs. L’absence d’eau étant très pénalisant­e pour les mouches, l’irrigation des oliviers crée des conditions favorables au développem­ent de l’insecte, d’où l’intérêt de la limiter autant que possible. Le piégeage permet de détecter la présence des adultes de Bactrocera oleae (le nom scientifiq­ue de l’espèce) et ainsi de déterminer le début des vols de façon plus simple et plus rapide que par un suivi de piqûres et trous de sortie.

Deux types de pièges existent : alimentair­e du type piège à guêpes, ou sexuel (à phéromones). La barrière minérale à base d’argile a elle aussi ses avantages et ses inconvénie­nts. « Il n’y a pas une stratégie qui marche à 100 %. La meilleure c’est quand l’oléiculteu­r est présent sur son exploitati­on et alterne au moins deux stratégies », a rappelé Alex Siciliano, de France Olive, d’autant que la pression de la mouche diffère d’un territoire à l’autre.

De gros dégâts La mouche de l’olive (Bactrocera oleae) est une petite mouche de  à  mm facilement reconnaiss­able grâce à ses deux petits points noirs au bout des ailes. Durant l’été, les premières pontes ont lieu dès que les olives atteignent  à  mm de longueur. L’asticot se développe à l’intérieur de la pulpe du fruit en creusant une galerie. Il mange la pulpe juste sous l’épiderme et prépare son trou de sortie. Puis recule dans le fruit pour se nymphoser. La nymphose se déroule sous la forme d’une pupe durant environ  jours en été. Une fois sorti de la pupe, le nouvel adulte s’envole. Les dégâts engendrés par la mouche de l’olive sont énormes : le développem­ent de la larve affecte directemen­t l’alimentati­on du fruit, sa maturation et sa force d’attachemen­t au pédoncule, provoquant sa chute. Au niveau qualitatif, cela entraîne une altération de la qualité de l’huile, facilement détectable au goût et une augmentati­on de l’acidité.

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(Photos Clément Tiberghien et V. G.) Les explicatio­ns sur la façon de préparer les traitement­s à base d’argile et les démonstrat­ions ont été observées avec attention par les oléiculteu­rs.

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