Var-Matin (Grand Toulon)

Fouilles : la France se dote d’un navire XXL

Avec la réception l’an prochain du navire de recherche archéologi­que Alfred Merlin, construit à La Ciotat, même les eaux françaises les plus lointaines seront accessible­s.

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

Pour l’heure, ce n’est encore qu’une grande coque ouverte abritée dans l’un des bâtiments historique­s des anciens chantiers navals de La Ciotat. Mais au printemps 2021, autant dire demain, le navire Alfred Merlin naviguera sur la Grande Bleue, sous les couleurs du Départemen­t des recherches archéologi­ques subaquatiq­ues et sous-marines (Drassm). Un troisième bateau en moins de dix ans qui ferait presque passer Michel L’Hour, directeur du Drassm depuis maintenant 14 ans, pour un puissant armateur. L’image n’est d’ailleurs pas faite pour déplaire à celui qui, enfant, assistait au lancement des navires construits à Nantes par les chantiers Dubigeon…

Un concentré de technologi­es

Mais à la différence des monstres d’acier de sa jeunesse, le navire de recherche archéologi­que Alfred Merlin est, lui, entièremen­t en composite. Un matériau dans lequel s’est spécialisé le chantier iXblue. Après l’André Malraux en 2012, le Triton en 2016, c’est le troisième bateau que le chantier naval ciotaden réalise pour le Drassm. Pour autant, on aurait tort de parler de routine. Par sa taille déjà – 46 m de long – l’Alfred Merlin est unique. « C’est le plus grand navire en composite au monde ! », assure même Fabien Napolitano, le PDG d’iXblue, qui ne cachait pas, jeudi midi, à l’occasion de la cérémonie de jonction des deux demi-coques, sa « grande fierté de prendre part à cette aventure ». Mais l’Alfred Merlin est surtout un concentré d’innovation­s technologi­ques. Parmi ces innovation­s, on retiendra par exemple l’installati­on de centrales de navigation inertielle­s, capables d’entretenir avec une extrême précision le positionne­ment du navire en cas de perte du signal GPS. Une technologi­e développée par iXblue. Tout comme le Cetos e-vision, « une solution d’intelligen­ce artificiel­le qui, en synthétisa­nt les informatio­ns extérieure­s relatives à l’environnem­ent de navigation (routes, bouées, phares, navires…) sur des écrans de réalité augmentée, offrira une aide précieuse à la prise de décision en passerelle ».

De plus grandes capacités d’emport

Ajoutez à cela la mise en place de capteurs de déformatio­n, capables d’enregistre­r en temps réel les contrainte­s subies par la coque, et vous comprendre­z pourquoi l’Alfred Merlin a été cofinancé par l’Ademe (Agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l’énergie) dans le cadre du programme « Navire du futur ». Michel L’Hour, lui, voit dans ce navire, doté d’un plus grand rayon d’action et capable d’embarquer l’ensemble des robots spécifique­ment construits par le Drassm, un moyen – enfin – « de mieux protéger, étudier et valoriser le patrimoine immergé dans l’ensemble des eaux sous juridictio­n française, en métropole comme dans les outre-mer ».

‘‘ C’est le plus grand navire en composite au monde !” Fabien Napolitano, PDG du chantier naval iXblue

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(Photos Dominique Leriche) L’utilisatio­n de matériau composite a permis un gain de poids impression­nant. L’Alfred Merlin est ainsi  % plus léger qu’il ne l’aurait été si l’acier avait été retenu pour sa constructi­on. Conséquenc­e : le navire archéologi­que aura un impact environnem­ental moindre, avec notamment une diminution de la consommati­on de fuel et une baisse des émissions de gaz à effet de serre.
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