Une réplique le  août ?

Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud n’ont cessé de nier leur implication dans l’attentat. L’un et l’autre apparaissent pourtant sur des selfies réalisés par Bouhlel dans le camion quelques jours avant l’attentat, avec ces doigts d’honneur qui interpellent. Des selfies comme éléments de preuve d’une complicité terroriste ? C’est un peu court. Sauf qu’une série de SMS entre le monstre de la Prom’ et les deux Tunisiens sème le doute. L’analyse du Samsung Galaxy  dont Bouhlel faisait un usage excessif – des milliers d’appels et des SMS à foison – fait en effet ressortir un message de Ghraieb. L’attentat de Charlie Hebdo vient d’avoir lieu. Réceptionniste à l’Hôtel  sur l’avenue Jean-Médecin à Nice, ce Tunisien arrivé en France douze ans plus tôt écrit à Bouhlel : « Ah oui camarade c’est des diables c gens qui insulte notre cher prophète et t’as vu comme dieu les a envoyer des soldats d’Allah pour les finir comme des m !!! » (sic) De son côté, Chafroud adresse le  avril  un SMS glaçant à Bouhlel. Il vient, alors, de débarquer àNice: « Charge le camion de  tonnes de fer et nique coupe lui les freins mon ami et moi je regarde » (sic). Après avoir nié en être l’auteur,

Chafroud dira qu’il s’agissait d’une blague à l’attention d’un Bouhlel un peu déprimé qui lui aurait confié sa lassitude en tant que chauffeur-livreur. S’il s’agissait d’humour, ce SMS aura-t-il un effet boomerang sur son auteur ? Au même moment, en ce printemps , Daesh appelle les musulmans à châtier les infidèles par tous les moyens, dont l’attentat de masse au camion-bélier… Au terme de plusieurs mois d’enquête, ce sont également trois SMS de Bouhlel qui sèment le plus de doutes. Le premier est… le dernier que le monstre adressera avant de s’en aller faucher  anges innocents sur les trottoirs de la Prom’.  juillet. Il est  h . Bouhlel, au volant du camion, textote avec Ramzi Arefa : « Le pistolet que tu m’as donné avant-hier est très bien. Dis à ton copain qu’il nous en ramène cinq. Chokri et ses amis sont prêts pour le mois prochain. » Une semaine auparavant, Bouhlel avait adressé à quatre minutes d’intervalle deux SMS énigmatiques à Ghraieb. Le premier, « ... », faisait-il référence à son projet d’attentat solitaire ? Le second, encore plus sibyllin, « . », augurait-il d’une réplique le  août, soit « le mois prochain » ?