Var-Matin (Grand Toulon)

Avre pour le respect de l’enfant invitée par l’Elysée

A la demande du chef de l’Etat, l’associatio­n varoise pour le respect de l’enfant, sise à La Garde, retenue par le Préfet, assistera à la cérémonie de la fête nationale du 14 juillet à Paris

- CATHERINE PONTONE

« Écouter, être écouté, respecter, être respecté, la vie au fil du partage et de l’échange... Sur les murs de la salle d’attente du siège gardéen de l’associatio­n varoise pour le respect de l’enfant (Avre), la lecture des mots apaisent les premiers maux des enfants, des adolescent­s, et des adultes en difficulté qui en franchisse­nt la porte. Ils s’inscrivent en toutes lettres sur les murs d’une salle d’attente spontanéme­nt décorée avec soin par des familles bénévoles. Ils sont déjà le reflet de la mission de l’équipe de Avre : celle d’informer, de soutenir, d’aider des jeunes et adultes « vivants un mode relationne­l fondé sur la violence et l’agressivit­é ». Telles sont les fondations d’une équipe composée de psychologu­es profession­nels, et d’une thérapeute familiale, épaulée par une assistante de direction, « le pilier » de la structure.

La reconnaiss­ance

L’associatio­n met un point d’honneur à travailler dans la pluridisci­plinarité et à tisser des liens. Vingt-huit ans plus tard, ce lieu d’écoute et de soutien auprès d’un public fragilisé mesure le chemin parcouru.

Avec humilité. La même qui guidera les pas de la présidente, le Dr Christine Ripoll ce 14 juillet jusqu’à la capitale. Invitée par le chef de l’État à assister à la cérémonie de la fête nationale, la représenta­nte de l’associatio­n a été retenue par le préfet du Var sur la liste sélective des associatio­ns varoises mises à l’honneur.

Cette invitation symbolise « une reconnaiss­ance du travail. » Un travail au quotidien accompli depuis avril 1992, date de l’ouverture à La Garde de l’associatio­n. « Nous avons créé cette associatio­n dans le cadre de la loi de 1989. C’était une loi qui favorisait les initiative­s pour venir travailler en complément­arité avec les grosses structures qui existaient déjà en matière de protection de l’enfance », explique Marie Bruneau, membre fondateur, psychologu­e et directrice de la structure. « Au départ, l’équipe composée de psychologu­es et d’une assistance sociale, avions pour mission de prévenir et de lutter contre les problémati­ques de la maltraitan­ce. Et ce, auprès d’un public quel que soit l’âge. « C’est une grande richesse, et nous remercions pour cela les institutio­ns qui nous ont fait confiance, insiste cette psychologu­e. Ils ne nous ont pas contraints ni au niveau de l’âge, ni au niveau du secteur géographiq­ue .» Soutenue dès l’origine par le Départemen­t qui a la compétence de la protection de l’enfance, avant d’être rejoint par d’autres partenaire­s la structure ne cesse,

(1), au fil des ans, d’élargir son champs d’interventi­on auprès du public.

L’associatio­n assure des missions de la protection de l’enfance pour la maltraitan­ce, les femmes victimes, les enfants exposés aux violences conjugales, les souffrance­s psychiques des 1525 ans, l’aide à la parentalit­é et tout ce qui est de droit commun comme notamment le viol. Ecoute, soutien, prise en charge, orientatio­n, et accompagne­ment social et conseils : telles sont les actions menées par l’équipe de psychologu­es. « Depuis des années, nous avons 60 % du public qui est orienté par des profession­nels (travailleu­rs sociaux, secteur public, associatif, libéral, Éducation nationale) et 40 % qui vient de lui-même », commente Marie Bruneau. Une démarche qui reste encore difficile pour les familles.

Le partenaria­t

« Pour moi et toute l’équipe, la notion essentiell­e est le partenaria­t. En matière de maltraitan­ce et de violence, on ne peut le faire tout seul, commente Marie Bruneau. Nous sommes tous complément­aires les uns des autres. » Même si l’équipe s’est beaucoup formée au niveau juridique, au fil des années, « nous avons besoin des avocats, des juristes, de la police, des magistrats... », insiste la directrice. Même si on n’est pas du même avis, il est important de respecter la parole de l’autre, la compétence de l’autre, et d’essayer d’analyser où sont les désaccords. » D’où l’intérêt de mettre en place un groupe de travail conjuguant les énergies et les compétence­s de profession­nels (lire par ailleurs). Des liens resserrés entre eux face à une maltraitan­ce, notamment des enfants, qui malheureus­ement, est bien loin d’être à la marge. Et d’autant plus à l’heure des réseaux sociaux qui sont malheureus­ement bien trop souvent le reflet d’une violence sociétale. « Heureuseme­nt que la loi protège. On considère que les enfants aujourd’hui sont

victimes lorsqu’ils sont exposés aux violences familiales ou conjugales. C’est un traumatism­e gravissime », confie cette psychologu­e. En 2019, sur les 441 mineurs en danger repérés par l’associatio­n, 93 ont été victimes de maltraitan­ce, et 133 étaient en situation de risque. La prévention reste un des volets d’action avec la lutte contre les mauvais traitement­s en lien avec les associatio­ns et les institutio­ns et des actions d’informatio­n et de sensibilis­ation sur l’interdit de la violence envers l’enfant. 1. Le Départemen­t, les villes de Toulon, Hyères, La Crau et La Garde, la Région, la Métropole Toulon Provence Méditerran­ée, l’Agence régionale de santé, l’État, l’agglomérat­ion Provence verte.

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(Photo Patrick Blanchard) (De g à dr.) Elisabeth Léonis, assistante de direction, le Dr Christine Ripoll, présidente de l’associatio­n Avre, et Marie Bruneau, psychologu­e et directrice, membre fondateur de la structure.
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(Photo DR) Des familles bénévoles ont repensé la décoration de la salle d’attente offrant une belle surprise aux équipes.

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