La renaissance du « Père Louis » du côté de Balaguier
Fondé en 1790 à Balaguier, l’établissement va retrouver son nom d’origine et une vocation de restaurant avec une nouvelle équipe aux manettes, dont le rugbyman Gaël Fickou
Non, le Père Louis n’est pas qu’un petit arrêt de bus perdu au beau milieu de l’anse Balaguier. Fondée en 1790 sur la corniche, c’est surtout l’une des plus vieilles tables seynoises qui, en se rebaptisant Manureva ces dernières années, avait aussi fait évoluer sa vocation. Si l’endroit à la vue imprenable sur la rade avait toujours ses fans, il était davantage considéré comme une salle de mariage ou d’« événements » que comme un restaurant à proprement parler. Mais dès demain soir, la nouvelle équipe aux manettes de l’établissement rétablira officiellement son nom et, espère-t-elle, un peu de son lustre gastronomique d’antan. Car, de George Sand à Fernandel, en passant par Félix Mayol, nombreuses sont les célébrités qui se sont, jadis, pressées à l’auberge du Père Louis. À l’époque, sa bouillabaisse était aussi incontournable que la station climatique de Tamaris-sur-Mer !
Spécialité de pâtes aux gambas
« Nous sommes quatre amis d’enfance à reprendre l’affaire, explique Antoine. Ily a moi, Mathieu, Jérémie et Gaël Fickou. » Ce dernier, star du rugby français, connaît son histoire seynoise. Et il entend bien profiter de son réseau pour de nouveau populariser l’enseigne aux 230 ans d’âge. Dès l’inauguration vendredi, des joueurs du Racing 92, du Stade Français ou du RCT devraient ainsi faire leur apparition sur la corniche Bonaparte et jouer les people pour ce qui s’annonce être une soirée des plus festives. Sur les réseaux, l’impatience des locaux à redécouvrir les murs pour l’occasion se fait aussi sentir. Mais si les soirées du weekend doivent animer la baie, l’idée n’est pas de transformer l’endroit en avantboîte. « On veut en faire un restaurant avec de la cuisine Méditerranéenne », annonce Mathieu. Jérémie renchérit : « Les pâtes aux gambas seront une de nos spécialités. Nous aurons un autre concept de ce qui pouvait se faire par le passé, mais tout aussi chaleureux et convivial. » Côté aménagements, s’ils ont évidemment gardé la terrasse ombragée et son fameux escalier extérieur, les jeunes Seynois ont entièrement repensé les lieux. « On a installé une énorme cuisine, un bar central et même un terrain de pétanque », montre Mathieu, tout sourire et impatient d’y servir l’apéro. Et si l’enthousiasme du quatuor est à ce point communicatif, c’est que chacun d’entre eux partage une histoire émouvante avec l’endroit. « C’est là où se sont mariés mes parents », assure Antoine. Jérémie, lui, raconte que c’est dans ce lieu « divisé en boxes » que sa grand-mère et sa mère rapatriées d’Algérie ont vécu leurs premiers jours dans l’Hexagone. « On connaît Le Père Louis depuis tout petit, renchérit-il. Minots, on se disait que ce serait formidable si, un jour, ça devenait à nous… »