DES SOLDES AU RABAIS ?
Mesures sanitaires dissuasives Encore un débat sur la date Première journée mitigée
Masques, si ce n’est obligatoire, fortement recommandés, gel hydroalcoolique à l’entrée des boutiques, cabines d’essayages parfois condamnées, nombre limité de personnes en même temps dans un même magasin... Les soldes été 2020, ont débuté, hier, dans un contexte inédit. Initialement prévus le 24 juin, ils ont été décalés de trois semaines à la demande des fédérations du secteur, afin d’avoir un peu plus de temps pour écouler les stocks sans être obligés de baisser les prix.
Trop tard, trop tôt ?
Et le ministère de l’économie a choisi une date « entre deux ». Entre les grandes chaînes, plus solides financièrement, qui, majoritairement, auraient souhaité anticiper la période de soldes afin d’attirer, au plus vite, la clientèle. Et les petits commerçants qui, eux, pour beaucoup, souhaitaient ce report, afin de préserver leurs marges le plus longtemps possible. Il faut dire que nombre d’entre eux ont été fortement fragilisés par le confinement. Et depuis qu’ils ont pu relever leur rideau, c’est l’épreuve d’une timide reprise. Les consommateurs, encore frileux, semblent plus que réservés à l’idée de venir se mêler à une foule potentielle par crainte du virus. Et les dernières alertes des autorités sur une possible reprise de l’épidémie n’arrangent pas les affaires des professionnels du secteur. Les soldes vont-ils changer la donne ? Autre crainte notable, particulièrement sur la Côte d’Azur : les touristes seront-ils au rendezvous ? Les premiers signes dans le département semblent favorables.
Un débat de longue date
Certes la période est inédite, mais la date des soldes habituelle a, déjà fait débat par le passé. Notamment chez les commerçants textiles, qui aimeraient que la date des soldes soit la même pour tous, partout en France. D’autres demandent depuis longtemps aussi que cette date arrive plus tard dans l’été. Fin juin pour les promos d’été alors que l’été commence à peine, est-ce pertinent ? Les indépendants doivent également faire face à la concurrence des chaînes qui, tout au long de l’année, dégainent promos à gogo et ventes privées. Sans parler d’Internet, où l’on peut dénicher un manteau en soldes en été ou un maillot de bain à prix réduit en hiver.
Fin des soldes le août
« Est-ce que cela veut encore dire vraiment quelque chose les soldes », abonde Nicolas Donati, président de l’association de commerçants de Nice Grand-Centre.
« Le 15 juillet, c’est déjà mieux que fin juin, mais c’est encore trop tôt pour le textile. Pour nous, fin août aurait été idéal. D’ailleurs, il y a une vingtaine d’années, les soldes d’été débutaient à cette période
», renchérit le jeune patron de magasin. Les commerçants feront les comptes à la fin des quatre semaines, le 11 août, après une première journée, globalement mitigée, hier, dans les Alpes-Maritimes.
En espérant faire mentir une étude (1) menée par ObSoCo – L’Observatoire société et consommation – qui n’est pas de nature à leur faire voir la vie en rose. 56 % des Français seulement envisagent de « faire les soldes ». En plus, sur les 44 % qui envisagent de faire du shopping, ils sont 33 % à annoncer qu’ils dépenseront moins que d’habitude.