Des artistes (confinés) inspirés à Porquerolles
Porquerolles a retrouvé ses visiteurs, et est même devenue « the place to be ». Sans le masque imposé dans les navettes, on en oublierait que l’île a aussi été confinée pendant deux mois et demi. En mairie annexe, une exposition, la première de l’année, invite le public à découvrir des oeuvres créées pendant le confinement, choisi ou imposé, sur l’île par deux artistes, aux parcours singuliers et ressortant de cette période résolument optimistes.
Morceaux choisis
Jacques de Longueville, 68 ans, poète et artiste peintre, déclare dans un grand
éclat de rire : « L’art est audessus du social, le confinement ne m’a pas déprimé. J’ai fait fi des informations en continu. Seule la distanciation physique a été difficile, au début. Hormis cela le confinement a stimulé ma créativité, car j’étais dans des conditions idéales. Mes oeuvres ont gagné en couleurs. Dans cette période particulière j’ai troqué mes habituels fonds blancs contre des fonds colorés ».
De son côté, Denis de
la Haye, 74 ans, architecte à Paris, confie : « J’ai vite ressenti que j’étais très privilégié, comparé à ce qui se passait dans le reste de la France. On avait l’impression d’être plus protégé qu’ailleurs ; le fait d’être sur une île, seul, ce sont des moments rares, avec les bruits de la nature pour seuls compagnons. J’ai quitté mon cabinet pour Porquerolles en pensant que le confinement durerait 15 jours. D’un inconvénient, j’en ai tiré des avantages ; un retour aux dessins (22 planches pour l’exposition) mes premiers amours, et aussi la certitude que je peux maintenant arrêter mon travail d’architecte, profiter pleinement du temps retrouvé ».
Ce qu’approuve son épouse Béatrice Majnoni d’Intigano, membre du comité de rédaction de la revue Commentaire, qui participe à l’exposition avec quelques photos. Chacun dans sa solitude, a produit des oeuvres qui incitent à la promenade, aux rêves, témoignent de l’instant d’un lieu, en montrant l’exceptionnelle variété des paysages de l’île.