Le plus capé des oléiculteurs du département se maintient au top niveau
Une bête de concours, c’est ainsi qu’on peut résumer le moulin Gervasoni, du nom de la famille qui le fait tourner depuis trois générations à Aups. Il suffit de regarder les médailles et diplômes affichés sur les murs. « On a présenté cette année quatre cuvées
(1) aux concours de Paris, Marseille et Brignoles. On a obtenu sept médailles, dont l’or pour la cuvée goût à l’ancienne au Concours général agricole », explique Gilles Gervasoni. La participation à ces épreuves est destinée à « savoir ce que valent nos huiles ». Il souligne aussi que « seuls les deux premiers sont médaillés, ça peut se jouer à un point. Alors ce n’est pas une déception quand on revient bredouille car on essaie toujours de faire la meilleure huile ».
Des commandes de l’étranger
Comme tous les lauréats, il considère que la récompense « est d’abord une reconnaissance de notre travail par des spécialistes. À Paris comme à Brignoles, ce sont des connaisseurs, des oléiculteurs et des moulins qui forment le jury et connaissent la dégustation. C’est aussi un plus au niveau commercial, car les clients lui font confiance, c’est un signe de qualité ». Connu à l’international, les commandes sur le site Internet viennent même de l’étranger.
Gilles travaille avec sa soeur Corinne, qui commente la visite des lieux à quelques vacanciers. Si le moulin date de 1748 et le vieux pressoir toujours présent, la fabrication s’est modernisée pour répondre à la demande. La famille, qui possède mille oliviers à Aups, extrait aussi l’huile pour deux mille autres oléiculteurs, dont une grande partie de particuliers. « Certains producteurs nous laissent une partie de leur huile à la vente sous notre nom. Nous sommes responsables du produit », précise-t-il. Le moulin est agréé pour les cultures en conversion et celle labellisées en agriculture biologique, ce qui représente 5 % de la production.
Des récoltes en demi-teinte
La dernière saison oléicole a été faible. « Après une année 2019 exceptionnelle, les arbres se sont mis au repos. On a eu beaucoup d’eau à l’automne et d’attaques tardives de la mouche de l’olive ». Gilles Gervasoni ne s’attend pas à une grosse récolte en fin d’année non plus. D’après lui, les producteurs professionnels et ceux qui surveillent bien leur verger s’en sortiront mieux que les amateurs et particuliers dont beaucoup n’ont pas accès à certains produits phytosanitaires.
1. Fruité mûr, fruité vert, goût à l’ancienne, AOP Provence.