Tabac : y a-t-il encore un intérêt à passer la frontière ?
Les députés ont voté, jeudi 9 juillet, un amendement qui divise par quatre les possibilités d’achat à l’étranger. De quoi décourager les habitants de la région de faire le voyage jusqu’en Italie
Pas d’affluence record en fin de semaine dernière dans les tabacs de Menton et de Latte, à la frontière franco-italienne. Il faut dire que depuis plusieurs jours et le vote par les députés d’un amendement qui divise par quatre la quantité de tabac pouvant être ramenée en France par des particuliers, la destination, pour ces derniers, n’a plus la même saveur économique. Désormais, en effet, le seuil maximal par personne (majeure) est passé à cigarettes (soit une cartouche, au lieu de quatre auparavant), cigarillos, cigares et grammes de tabac à rouler. Une satisfaction, bien sûr, pour les buralistes du département frontalier des Alpes-Maritimes. Pour les consommateurs de la région, en revanche, l’adoption du nouveau texte, dans le cadre de l’examen du troisième budget de crise, n’est pas forcément à ranger au chapitre des bonnes nouvelles. Eux, avaient pris l’habitude de se fournir – quasiment à moitié prix – en Italie. Et si les Mentonnais, comme on le lira ci-dessous, se fichent un peu de cette redistribution des cartes, les Varois et autres Azuréens de l’ouest devront s’interroger sur l’intérêt de parcourir des kilomètres pour faire le plein de tabac. Enfin, bien sûr, la question se pose également des retombées de cet amendement sur le chiffre d’affaires des buralistes italiens. Pas vraiment inquiets pour l’instant, ils sauront vite ce que l’avenir leur réserve...