Kon-Tiki sur Arte
Arte revient ce soir à 20 h 55, sur l’une des plus folles aventures de l’histoire de l’humanité, avec l’incroyable voyage du Kon-Tiki. Le longmétrage britanico-norvégo-suédois, de Joachim Ronning et Espen Sandberg, Golden Globe du meilleur film en langue étrangère en 2012, nous confirme qu’il faut savoir suivre ses intuitions, même contre vents et marées ! Le 7 août 1947, parti du port de Callao, au Pérou, sur un radeau de bois avec cinq autres hommes, l’anthropologue et archéologue norvégien Thor Heyerdahl rallie les rives de la Polynésie, après avoir traversé tout le Pacifique. Soit 8 000 kilomètres en 101 jours, dans des conditions de navigation on ne peut plus précaires. Un exploit en forme d’immense pied de nez à la communauté scientifique qui prenait plus ou moins Heyerdahl pour un fou.
Les ancêtres andins des Polynésiens
Cet exploit vient en effet confirmer les constatations qui avaient mis la puce à l’oreille de l’explorateur, lors d’un voyage aux Marquises, dans les années trente. Des similitudes étranges dans les représentations sculptées des dieux, les tikis, mais aussi dans les contes indigènes, lui font penser que les Marquisiens pourraient avoir des origines communes avec une civilisation andine antérieure aux Incas. Mais pour la science, arguant qu’il aurait été totalement impossible à des populations précolombiennes de franchir l’océan Pacifique, il est communément admis que la Polynésie a été colonisée par des peuples venus d’Asie. Le Scandinave fait donc construire une embarcation de balsa sans rivet ni clou, semblable à celle des ancêtres péruviens, et démontre le contraire. La gageure a fasciné le monde entier : en 1950, le film documentaire de l’expédition recevra un Oscar et le livre d’Heyerdahl est traduit en soixante-trois langues. Au-delà de l’aventure qui a repoussé les limites du « scientifiquement correct », c’est un immense champ de réflexion et d’investigation sur les migrations humaines dans la protohistoire, qu’à ouvert cet opiniâtre savant scandinave. Kon-Tiki, ce soir, vendredi 17 juillet, à 20 h 55 sur Arte.