Expérimenter, se faire plaisir, voir ce qui fonctionne... une autre idée du jardin
En attendant d’avoir une idée géniale, je te propose d’expérimenter, de se faire plaisir, de voir ce qui fonctionne ». Voilà en quelques mots l’esprit et l’essence de L’Oasis de Simon Hureau. Après l’annonce de la démission surprise de Nicolas Hulot en août , dénonçant « une biodiversité qui fond comme neige au soleil », Simon Hureau décide en quelque sorte de le prendre au mot. Et de témoigner que la biodiversité peut s’épanouir, se restaurer et se régénérer au rythme lent des saisons dans les frondaisons, herbes, plantes, fruits et légumes... à condition lui accorder du temps. Quittant la ville pour s’offrir une maison avec un terrain de m, le couple Hureau et leur petite fille se retroussent les manches et se lancent dans l’aménagement d’un extérieur qui ne mérite alors pas le titre de jardin. Exit, pour commencer, les cotonéasters, un véritable parpaing végétal qui n’abrite aucune vie. La famille plante alors au gré des découvertes le long d’une route, d’un bord de fleuve ou à la déchetterie, en passant tout de même chez le pépiniériste, de nombreuses variétés d’arbres et de plantes. Un jardin façonné a minima par la main de l’homme, peu réfléchi, et préservé des produits chimiques. Au fil des jours et des lunes, il prend forme, se colore et se parfume attirant naturellement, pour peu qu’on les laisse tranquilles (attention aux chats), insectes, reptiles, rongeurs et oiseaux qui témoignent de la richesse d’une biodiversité quasiment née du néant. Chaque jour, les Hureau s’émerveillent des rencontres majuscules et minuscules (parfois avec des nuisibles) que l’auteur, à la fois ornithologue, entomologiste et naturaliste, croque sur ses feuilles à dessin. Cetonia aurata, vespula germanica, écaille-martre, phasme, lucane, orvet, bouvreuil pivoine et autre fauvette à tête noire... y sont magnifiés par l’aquarelle. L’Oasis est un album à la fois une oeuvre pédagogique et un hymne à la vie, mais surtout une expérience à partager.