Var-Matin (Grand Toulon)

MOTOGP GRAND PRIX D’ESPAGNE Maillons forts

Eric Mahé : «Ungarçonqu­ia une bonne étoile »

- Textes : Gil LÉON

Ancien pilote ayant évolué en vitesse (Supersport) et en endurance, de  et , Eric Mahé s’est reconverti dans le management. Randy de Puniet fut son premier protégé. Aujourd’hui, cet agent discret qui sillonne les paddocks veille aussi sur les carrières de Jules Cluzel, Loris Baz, Jérémy Guarnoni et Fabio Quartararo, depuis trois ans. Une étoile montante qui n’en finit plus de l’éblouir...

Eric, êtes-vous un manager heureux ?

Oui. Mais je ne le suis pas que maintenant, uniquement parce que Fabio crève l’écran. Ce qui me rend heureux, en fait, c’est de travailler intelligem­ment, d’entretenir une bonne complicité avec le pilote, que celui-ci arrive en haut de la pyramide ou non.

La première fois que vous croisez Fabio, ça se passe où et quand ?

Au Qatar, en . Son baptême du feu en Grand Prix (Moto, ndlr). Je connaissai­s son pédigree chargé et j’avais fait sa connaissan­ce ainsi que celles de ses parents dans un hall d’hôtel. Et puis, pendant la course, en bord de piste, je me suis dit : ‘‘Tiens, ce gamin-là, il possède un truc en plus et il va aller loin.’’ Parce qu’il pilotait à l’instinct. Il était capable de changer de trajectoir­e selon les circonstan­ces. Certains pilotes sont rapides mais pas créatifs. Lui allie ces deux qualités. Son talent sautait aux yeux, quoi !

Fin , lorsque vous prenez ses affaires en main alors qu’il est au creux de la vague entre Moto et Moto, auriezvous pu imaginer qu’il pousserait les portes du MotoGP deux ans après ? Je n’aurais pas pensé que ce serait impossible. Dans le sport de haut niveau, vous savez, on n’a guère de certitudes, ni dans un sens, ni dans l’autre. Fabio a du talent, mais ça ne suffit pas. Pour gravir les dernières marches, il faut beaucoup de travail et de la réussite. Il s’est donc mis à bosser dans le bon sens. Et on peut quand même dire que c’est un garçon qui a une bonne étoile. Ses premières perf’ en Moto (au printemps , vainqueur à Barcelone, puis

à Assen) sont tombées

pile au moment de la création du team Petronas Yamaha SRT. Timing idéal !

S’agit-il de votre plus beau coup de manager ?

Je garde aussi un très bon souvenir du passage de Randy (de Puniet) en MotoGP, chez Kawasaki . En , il sortait d’une mauvaise saison en  cc. Pas gagné d’avance... Allez, pour moi, Fabio et Randy sont premiers ex aequo !

« Notre priorité, c’était que Fabio puisse gagner des courses en  »

Comment expliquez-vous son départ en trombe l’an dernier ?

Fabio a tout de suite compris qu’il fallait saisir cette opportunit­é, une chance peut-être unique dans sa carrière. Donc il a bossé encore plus qu’avant. L’accueil chaleureux du team et le super feeling ressenti d’entrée sur la moto ont fait le reste.

Qu’est-ce-qui a fait pencher la balance du côté de l’usine Yamaha pour le contrat - ?

Notre priorité, c’était que Fabio puisse gagner des courses en . Avec Monster Yamaha, la négociatio­n aurait pu aboutir beaucoup plus tôt, dès avril ou mai . Mais elle s’est éternisée parce que leur planning de production ne prévoyait initialeme­nt que deux machines  pour Viñales et Rossi. S’il a fallu faire quelques concession­s, nous avons obtenu satisfacti­on. Fabio dispose de la nouvelle moto.

Qu’attendez-vous de lui ? Qu’il continue à nous faire rêver. Il est tellement concentré sur son métier que j’ai du mal à voir comment il ne pourrait pas nous offrir des émotions encore plus fortes cette saison.

 ?? (Photo Gareth Harford) ?? Toujours présents aux côtés de Fabio Quartararo, Eric Mahé, le manager éclairé, et Thomas Mauban, le copain bienveilla­nt, sont les deux maillons forts de la chaîne de la réussite.
(Photo Gareth Harford) Toujours présents aux côtés de Fabio Quartararo, Eric Mahé, le manager éclairé, et Thomas Mauban, le copain bienveilla­nt, sont les deux maillons forts de la chaîne de la réussite.

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