Var-Matin (Grand Toulon)

Unis pour ne pas subir.

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C’est une chronique, celle des sapeurs-pompiers de Nice face à l’attentat du -Juillet. Elle a été gravée dans le marbre éditorial d’un livre (aux éditions Carlo Zaglia) révélé hier lors d’une cérémonie à la caserne Magnan de Nice. Mais attention, pas un livre de plus sur cette tuerie de masse ! Quatre ans après les faits, alors que les proches et les familles des  victimes vivent toujours le deuil le plus infernal qu’on puisse imaginer, le lieutenant­colonel Riquier raconte ces heures terribles. Il fut le général en chef d’une armée de sauveteurs jetés dans les feux de l’enfer terroriste. Pas un des  pompiers du corps de Nice ne manqua ce soir-là à l’appel. Nul ne flancha malgré la tension d’un effroyable conflit d’intérêts entre leur mission de servir sans faillir et l’angoisse qui tous les habita qu’un de leurs proches, un fils, une mère, un voisin, un copain ou un frère ne comptent aux nombres des victimes qu’ils pourraient croiser sur les trottoirs ensanglant­és de la promenade des Anglais. Ses hommes, il les sait forts, courageux, dignes. Téméraires aussi quand il le faut... si au bout du péril de leur propre (sur)vie une vie peut encore être sauvée. Comme lui, l’enfant du Vieux-Nice destiné à une carrière en col blanc après de brillantes études supérieure­s, mais qui choisira finalement d’embrasser la carrière de sauveteur au nom des siens et de Célestin Riquier, son grand-père, ils sont « Niçois ». La promenade des Anglais, théâtre d’une abominatio­n ourdie par un monstre – Mohamed Lahouaiej-Bouhlel –, ne saurait être pour chacun d’entre eux une zone d’interventi­on comme une autre. Non, elle est leur jardin. Leur port d’attache émotionnel. Leur « maison » ! C’est pour eux, autant pour lui que, quatre ans après ce Juillet d’épouvante, Olivier Riquier, le premier des pompiers de Nice, revient sur ces heures sans fin. Sur ce choc absolu face à des scènes d’horreur qui les hanteront à jamais, mais qu’il fallut alors appréhende­r avec la plus grande distance. « Tous unis pour ne pas subir »... quitte, un, jour à en payer le prix fort au gré de nuits sans fin où le film de cette épouvante passe en boucles infinies. Var-matin vous dévoile aujourd’hui les « bonnes pages » de cette chronique bouleversa­nte.

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(Photo DR) Le lieutenant-colonel Olivier Riquier a décidé de reverser l’intégralit­é de ses droits à l’oeuvre des pupilles orphelins et fonds d’entraide des sapeurs-pompiers de France.

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