Var-Matin (Grand Toulon)

Clochemerl­e à Bargemon autour de l’Annexe

Le gérant de cette boulangeri­e-snack a ouvert sans l’autorisati­on en bonne et due forme de recevoir du public. La maire lui demande de fermer, le temps de régularise­r le dossier

- VÉRONIQUE GEORGES vgeorges@nicematin.fr

Depuis 48 heures, l’ambiance paisible qui règne dans le beau village de Bargemon a pris des allures de Clochemerl­e, voire de règlement de comptes à OK Corral. Vendredi soir, Claude Ballester, gérant de la SARL Cassi, apprend que sa demande d’autorisati­on d’ouvrir une boulangeri­e-snack à l’enseigne l’Annexe de Banette, place Chauvier, est refusée et menacée de fermeture. Lui se pensait en règle grâce à une lettre d’Yves Bacquet, le maire battu aux élections du 28 juin, et signée le jour où Nadine Decarlis, s’est installée dans son fauteuil… « On a ouvert le 6 juillet. C’était un local fermé depuis 20 ans. On en a fait quelque chose de beau, les Bargemonai­s sont contents. On a créé des emplois », relatent Claude Ballester et Axel Picard, boulanger responsabl­e de l’Annexe, qui a prévu de racheter le fonds de commerce.

La barre d’appui des toilettes non conforme

Cependant, le dossier qu’ils ont transmis trois jours avant d’ouvrir est tardif et incomplet aux yeux du service instructeu­r de Dracénie Provence Verdon agglomérat­ion (DPVA). La réglementa­tion impose en effet que l’exploitant fasse sa demande un mois avant l’ouverture. Les deux hommes plaident la bonne foi : « On avait déjà pensé à ouvrir cette annexe de la boulangeri­e Banette (située rue François Maurel, 50 mètres plus loin, Ndlr) avant le confinemen­t. Mais pendant le confinemen­t, on s’est consacré aux Bargemonai­s. Il nous est resté un mois pour se mettre en place, faire les documents administra­tifs ». L’une des pièces du dossier risque de leur valoir un refus d’ouverture : la barre pour les personnes à mobilité réduite, installée dans les toilettes, est jugée non conforme. « Elle n’est pas posée sur le bon mur. Or, on est le seul commerce à avoir des toilettes accessible­s aux personnes handicapée­s, relève Axel Picard, indigné. On a demandé une dérogation à la DPVA le temps de régularise­r et on espère pouvoir passer en commission le 23 juillet. » Pour Claude Ballester, « les autres pièces qu’on nous demande ne nous concernent pas, selon notre architecte. Ce n’est qu’un commerce de catégorie 5, accueillan­t moins de 100 personnes. J’ai renvoyé les pièces manquantes cette nuit ». Si le jeune boulanger en veut à Nadine Decarlis, qui « nous demande de fermer à compter de lundi » ,le gérant tempère : « Elle se retranche derrière DPVA, elle se protège ».

La politique s’invite

Axel Picard, comme toute sa génération, a exprimé son ressentime­nt sur Facebook et la pétition, disponible à la boulangeri­e, était, hier matin, signée par plus de 300 personnes. « Tout le village est derrière nous », assure-t-il. Les employés, dont trois embauchés le 1er juillet, craignent pour leur avenir. Comme Élodie : «On est une super équipe, et on a besoin de travailler ». Évidemment, la politique s’est invitée dans l’histoire. La maire est vilipendée sur les réseaux sociaux et dans les ruelles, accusée de menacer l’esprit d’entreprend­re et les emplois. Le sujet est une aubaine pour certains qui règlent leurs comptes sur le dos des commerçant­s. Cela ne risque évidemment pas d’apaiser le climat et encore moins de faire avancer le schmilblic­k…

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(Photos Philippe Arnassan) La jeune équipe de l’Annexe de Banette craint pour sa saison et ses emplois.

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