Nadine Decarlis : « Nous avons été mis devant le fait accompli »
La liste conduite par Nadine Decarlis a remporté l’élection municipale au second tour avec 46 voix de plus que celle du maire sortant Yves Bacquet. La candidate victorieuse a été élue maire le 3 juillet au soir. Or, son prédécesseur a signé le jour même une attestation à M. Ballester, gérant de la SARL Cassi, l’autorisant « à exploiter de plein droit l’Annexe à compter du 3 juillet et autorise de ce fait l’inauguration de celleci le 5 juillet ». « Nous avons été mis devant le fait accompli et avons dû gérer un problème d’urbanisme au plus tôt et au plus juste », se défend Nadine Decarlis, jointe hier matin. L’ouverture d’un commerce est en effet soumise à autorisation qui doit être demandée au moins un mois à l’avance. « Le gérant a court-circuité la mairie, en déposant le dossier le 3 juillet à la communauté d’agglomération Dracénie Provence Verdon Agglomération (DPVA) » précise-t-elle. « Lors d’un entretien avec M. Ballester le 15 juillet, nous lui avons proposé de tenter de faire accélérer le dossier après avoir consulté le service d’urbanisme de DPVA. Le 17 juillet, ce service nous dit que le dossier est incomplet sur plusieurs points et que l’un d’eux, la barre d’appui des toilettes pour les personnes à mobilité réduite, est susceptible de refus. Nous avons demandé la clémence sur ce point, le temps de la régularisation, mais le service nous a mis en garde sur les conséquences de notre décision. Nous n’avons pas d’autre solution que de demander la fermeture jusqu’à la régularisation. »
« Bienveillants mais vigilants »
L’élue indique : « Ils ont voulu aller très vite, ils auraient pu faire le dossier en juin. Il faut maintenant que M. Ballester se dépêche de déposer le complément de dossier à la mairie, qui le transmettra à la DPVA, afin de pouvoir passer en commission d’urbanisme ». Nadine Decarlis assure être « désolée de cette situation. Nous ne souhaitons pas la fermeture d’un commerce. La boutique est magnifique, je leur ai dit. On a besoin de ce genre de choses pour dynamiser Bargemon. C’est un vrai plus pour le village ». Elle rappelle aussi que tout cela se cumule avec le dossier du propriétaire du bâtiment, pour lequel à ce jour aucune autorisation de travaux n’est accordée. « L’immeuble est situé à quelques mètres de la fontaine du village, qui est classée. Le dossier en cours est refusé par les Bâtiments de France, avec demande de remise en état. La DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) est venue sur place en juin et a dressé un procès-verbal d’infraction au code de l’urbanisme, transmis au parquet de Draguignan. Tout cela date d’avant notre prise de mandature ». Elle souligne qu’avec son équipe, elle « ne veut pas s’acharner sur l’Annexe, mais c’est un lieu qui accueille du public. On ne peut pas se permettre de laisser faire n’importe quoi. Il y a des lois en France, tout le monde doit s’y conformer. Si en début de mandat on laissait faire, tout le monde se sentirait autorisé à faire n’importe quoi. Nous resterons bienveillants mais vigilants sur les irrégularités quelles qu’elles soient tout au long du mandat ». Et afin de faire taire la rumeur qui enfle au village, des explications municipales ont été publiées samedi sur la page Facebook de la mairie.