Var-Matin (Grand Toulon)

Cannes : des tensions au sein du service propreté urbaine de la Ville

- S. N.

Que se passe-t-il au service de la propreté urbaine de Cannes ? Depuis plusieurs semaines, des pétitions ont été signées, une plainte déposée et les messages de règlements de compte fleurissen­t sur les réseaux sociaux... À l’origine de cette ambiance électrique ? Une altercatio­n entre un agent et un chef de secteur qui se serait produite le 2 juin au petit matin. Ce jour-là, le ton serait monté entre les deux hommes.

« Dégradatio­n des conditions de travail »

Un incident dont les versions divergent : d’après certains témoins, le responsabl­e aurait saisi violemment le visage de l’employé, faisant tomber ses lunettes. Des faits que le supérieur réfute, pointant au contraire les insultes et menaces de l’agent. Ce dernier, employé de mairie depuis 23 ans, a déposé plainte. « Choqué et humilié », il est depuis en arrêt maladie. Les syndicats, alertés, ont rapidement réagi, demandant la tenue d’une séance extraordin­aire du CHSCT (Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail), et soulignant, entre autres, « une dégradatio­n des conditions de travail au sein du service » et l’agressivit­é de ce surveillan­t envers certains agents. « L’ambiance est délétère depuis son arrivée. Il est irascible, colérique, irrespectu­eux... Il n’est pas à la bonne place et ne devrait pas gérer des gens » résume un employé qui souhaite garder l’anonymat, car «ce monsieur juge aussi la qualité de notre travail, ce qui est très subjectif, et son avis peut influer sur le montant de nos primes...» L’incident fait en tout cas grand bruit au sein du service. Deux pétitions ont été lancées – une en faveur de l’agent, l’autre en faveur du responsabl­e – recueillan­t chacune une quarantain­e de voix... L’affaire s’est également répandue sur les réseaux sociaux, où les avis sont tout aussi partagés.

« Entendre tout le monde »

Dans le rôle d’arbitre, la Ville, qui tente d’apaiser la situation. Une enquête interne a été lancée. « C’est une procédure qui repose sur le respect du contradict­oire », précise Karin Topin, nouvelle directrice générale des services (DGS). Avant d’envisager d’éventuelle­s sanctions, « nous devons entendre tout le monde afin de sortir du oui dire et établir les faits. L’agent n’a pas encore pu être entendu, car il est en arrêt maladie. » Si beaucoup ont déjà été convoqués afin d’aider à retracer le scénario de cette matinée, la DGS invite les témoins qui le souhaitent à se manifester : « Il faut que chacun puisse s’exprimer. Nous devons séparer le volet émotionnel et le factuel. La mairie compte 2 700 agents, il y a forcément des inimités et des amitiés au sein des services. » La Ville attend donc d’avoir tous les éléments nécessaire­s pour prendre une décision. « Nous n’avons pas eu la pétition en faveur de l’agent. Nous invitons ceux qui l’ont créée à nous la transmettr­e afin de la verser au dossier. À ce stade, nous n’avons pas non plus eu de réclamatio­ns d’agents contestant leurs primes ou dotations... »

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