Plan de relance de l’UE : les « vingt-sept » en désaccord
Les pays de l’Union européenne sont réunis pour tenter de sauver le plan de relance face à la crise économique causée par la pandémie de Covid-19. Mais, hier matin, les « vingt-sept » étaient en désaccord. Les discussions se heurtent à l’opposition du camp des « frugaux », c’està-dire les pays partisans d’une stricte orthodoxie budgétaire : les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède, qui ont ensuite été rejoints par la Finlande. « Il y a beaucoup de bonne volonté (...) mais il est aussi possible qu’aucun résultat ne soit obtenu aujourd’hui (hier) », a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.
La Hongrie sur la sellette
La Commission européenne a proposé de créer un lien direct entre le versement des aides européennes prévues dans le fonds de relance et le respect de l’Etat de droit. La Hongrie, la Pologne et la Slovénie s’opposent à cette condition. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a dénoncé, hier, la posture de son homologue néerlandais, Mark Rutte. La Hongrie est sous le coup d’une procédure dite « de l’article 7 », une procédure exceptionnelle pour risque de « violation grave » des valeurs de l’UE déclenchée par le Parlement européen. Plusieurs auditions ont eu lieu en Conseil des ministres pour parler de la situation en Hongrie mais aucune décision n’a été prise. La Commission européenne avait, à l’origine, proposé un plan de relance de 750 milliards d’euros.
Italie et Espagne, principaux bénéficiaires de subventions
L’Italie et l’Espagne, deux pays particulièrement touchés par la pandémie de Covid-19, en seraient les principaux bénéficiaires : l’Italie devrait récupérer 172 milliards d’euros et l’Espagne, 140 milliards d’euros. La France, elle, toucherait 38 milliards d’euros. Le dernier projet prévoit toujours une enveloppe de 750 milliards d’euros. Celle-ci est toujours composée de prêts et de subventions, ces dernières n’ayant pas vocation à être remboursées par les bénéficiaires. Sauf que les « frugaux » préfèrent nettement les prêts aux subventions. Pour tenter d’apaiser les craintes des Néerlandais, Charles Michel, président du Conseil européen, a alors proposé une modification de l’enveloppe. Initialement, les 750 milliards étaient constitués de 250 milliards de prêts et 500 milliards de subventions. Celui qui joue les médiateurs a mis sur la table, samedi, une nouvelle répartition : 300 milliards de prêts et 450 milliards de subventions. Paris et Berlin ont signifié leur refus de baisser les subventions sous le montant de 400 milliards. De plus, Charles Michel a suggéré de renforcer, pour les subventions, la part réservée aux Etats pour leurs plans de réformes et d’investissements. Mais ces concessions n’ont pas convaincu, hier soir, les « frugaux ».