Var-Matin (Grand Toulon)

Encombrant­es posidonies à Saint-Elme

Le petit port situé à l’extrémité est de la baie des Sablettes est une nouvelle fois envahi par ces herbes sources de nuisances en tout genre. Une opération de déblaiemen­t a débuté

- C. G. AVEC P. F.

O « nne compte plus le nombre de clients ayant réservé une table et qui à leur arrivée choisissen­t de repartir

sans consommer ». A l’image de ce restaurate­ur, de nombreux profession­nels et habitants de SaintElme font part de leur ras-le-bol. Pourtant, de ce côté de la baie des Sablettes le problème n’est pas exactement nouveau. Depuis la création de la base nautique, il y a cinquante, l’eau de mer ne circule plus de manière naturelle. Résultat : sable et posidonies s’entassent régulièrem­ent dans le petit port. Mais cette année, en raison des conditions météorolog­iques, le volume de ces herbes marines (qui ne sont pas des algues) dépasse tout ce qu’ils avaient vu jusque-là. Cet hiver déjà, les pécheurs profession­nels ont été contraints de déplacer leur bateau en les mettant le plus près possible de l’entrée, mais cela n’a pas suffi à les protéger. Les largades à répétition ont charrié de grandes quantités de sable à l’entrée du port, ce qui a endommagé certaines hélices.

Pêchées puis transporté­es

Comme chaque année, les autorités ont donc entrepris d’évacuer ces végétaux encombrant­s qui dégagent en outre une odeur très forte, lorsqu’elles sortent de l’eau. Pas idéal pour les bars et restaurant­s qui misent sur la saison estivale pour rattraper un peu de leur activité perdue durant le confinemen­t. Le grutage, qui a débuté il y a quelques jours, ajoutant problèmes de bruit aux nuisances olfactives. Mais les choses devraient s’arranger

bientôt, les autorités ayant décidé d’évacuer les posidonies vers un autre site. « Lorsque nous sommes arrivés, le projet était de les étaler sur les plages sur une centaine de mètres ce qui aurait fait une butte conséquent­e », explique Jo Minniti, adjoint au maire depuis quelques semaines. La nouvelle majorité municipale a opté pour une autre méthode : les végétaux vont être transporté­s par quatre semi-remorques jusqu’à l’ancien site des ateliers mécaniques. Une opération

qui devrait durer « entre quatre et six jours, selon le volume

exact de posidonies », précise l’élu. Là-bas, les posidonies seront placées sur une bâche et recouverte­s afin d’éviter toute pollution et qu’elles s’envolent. Un stockage temporaire jusqu’à la fin de l’été. Ensuite elles seront soit dispersées sur des plages soit « clapées », c’est-à-dire rendues à la mer, via une barge. Gilles Vincent, président du conseil portuaire et vice-président de TPM, suit également le dossier de près. Il réfléchit à la suite des événements et au problème de fond. Il espère que les travaux attendus depuis des années pourront bien débuter en 2021. L’objectif étant de « renaturer » le port : en clair, permettre à l’eau de retrouver son circuit naturel. Dans le petit port seynois, les usagers attendent de voir avant de s’enthousias­mer, tant le feuilleton Saint-Elme fait figure de serpent de mer dans la deuxième ville du Var.

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(Photos P. F. et Ly. F.) Après avoir été sorties de l’eau par la grue, les herbes seront transporté­es du côté des anciens ateliers mécaniques où elles seront entreposée­s jusqu’à la fin de l’été.
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En raison des largades de l’hiver et du printemps le volume des posidonies est deux fois supérieur aux années précédente­s.

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