Var-Matin (Grand Toulon)

troisième cause d’accidents mortels sur autoroute

- L. Q.

En dépit de drames comme l’accident sur l’A7 qui a coûté la vie à cinq enfants au coeur de l’été, les autoroutes demeurent de loin le réseau routier le plus sûr. En effet, selon la Sécurité routière, sur 3 244 victimes de la route en France l’an passé, 154 sont mortes sur les autoroutes concédées (trois de moins qu’en 2018) d’après les chiffres de l’Associatio­n des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA), qui regroupe les concession­naires privés gestionnai­res de 9 180 des 12 000 kilomètres d’autoroutes françaises. Soit 1,49 accidents mortels pour un milliard de kilomètres parcourus (1,55 en 2018), un taux divisé par plus de deux depuis 2000. Quelque 20 % des accidents mortels ont eu pour cause l’inattentio­n, qui devient le troisième facteur derrière l’alcool, les drogues et les médicament­s d’une part (21 %), et la somnolence et la fatigue d’autre part (21 %), mais désormais devant la vitesse excessive (16 %).

Les moins de  ans plus touchés

Surtout, sa part est en constante augmentati­on depuis deux ans (11,3 % en 2017, 13,6 % en 2018) et, « ce qui est surtout ennuyeux, chez les plus jeunes », explique Christophe Boutin, délégué général de l’ASFA. « C’est une dynamique inquiétant­e et un facteur dont on craint qu’il ne prenne encore plus d’importance à

l’avenir », ajoute-t-il. Alors qu’ils ne représente­nt que 17 % des conducteur­s sur autoroute, les moins de 35 ans sont à l’origine de 35 % des accidents mortels dus à l’inattentio­n, et à l’origine de 28 % de tous les accidents mortels. Parce qu’ils utiliserai­ent plus leur téléphone au volant ? En tout cas, souligne Christophe Boutin, l’ASFA pense que l’usage des écrans est « la cause principale » des accidents dus à l’inattentio­n.

 % des Français envoient des SMS

« C’est compliqué car les gens, quand ils ont un accident, ne déclarent pas spontanéme­nt qu’ils étaient au téléphone, donc on pense qu’il y a un fort biais de sous-déclaratio­n. Mais quand on effectue une enquête spécifique, on voit que certains usages continuent d’augmenter », argumente-til. Selon un sondage Harris Interactiv­e pour l’ASFA publié hier, si les Français interagiss­ent moins avec les écrans – téléphone ou GPS – au volant que l’an passé (65 %, -7 points), ceux qui le font adoptent des comporteme­nts plus dangereux. Ainsi, parmi les utilisateu­rs de téléphone au volant, 71 % répondent en kit main libre (+14 pts), 57 % consultent leur téléphone lorsqu’ils reçoivent une notificati­on (+12) et 42 % répondent ou écrivent un message en tenant le téléphone à la main. « Non seulement il faut rester

connecté, mais répondre aux sollicitat­ions tout de suite », relève Christophe

Boutin, pour qui « envoyer un SMS mobilise totalement l’attention et prend au minimum quinze secondes, laps de temps durant lequel on parcourt 500 mètres à 130 km/h ». Or, ces comporteme­nts dangereux sont particuliè­rement présents parmi les moins 35 ans, qui sont huit sur dix à interagir avec des écrans, soit 14 points de plus que la moyenne, ou 24 % à garder leur téléphone à la main en conduisant, contre 3 % pour les plus de 50 ans.

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(Photo d’illustrati­on Frank Tetaz) En ,  personnes ont perdu la vie sur les autoroutes. C’est trois fois moins qu’en .

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