Var-Matin (Grand Toulon)

Magouilles et (charmante) compagnie Le trio de débutantes a intérêt à suivre

Quelque part entre Desperate Housewives et Weeds, Good Girls est de retour sur Netflix pour une saison 3. Cette fois, les trois mères de famille se lancent dans la fabricatio­n de faux billets…

- AMÉLIE MAURETTE amaurette@nicematin.fr

En France, la première saison a été diffusée en plein confinemen­t sur M6, remettant en lumière cette série sortie aux États-Unis en février 2018. Les abonnés de Netflix, eux, avaient déjà un coup d’avance. Ils avaient découvert les trois mamans braqueuses de Good

Girls durant l’été 2018. S’étant déjà avalé deux saisons sur la plateforme, les sériephile­s hexagonaux attendaien­t donc patiemment que le troisième volet de la comédie dramatique s’achève sur la chaîne NBC pour pouvoir la voir ici. C’est chose faite. Good Girls saison 3 a débarqué dimanche sur Netflix France. Créée par Jenna Bans, dont on retrouve la signature au dos de scénarios de Grey’s Anatomy ou Desperate Housewives, cette tragicoméd­ie creuse clairement le sillon de la bande de Wisteria Lane. Pourquoi ? Parce que ses héroïnes sont un trio de mères de famille aux profils différents mais aux fondamenta­ux similaires. Elles se battent pour leurs enfants et pour leur indépendan­ce, elles font ce qu’elles peuvent pour sauver les apparences mais au fond, tout fout le camp. Voilà pour les bases.

Girl power, humour et décalage

Les Good Girls, c’est Beth (Christina Hendricks, la sculptural­e rousse multirécom­pensée pour son rôle de Joan Holloway dans Mad Men), fraîchemen­t cocufiée, fatiguée de faire des sandwiches à des gamins déchaînés et à un mari qui a dilapidé leurs économies. C’est également Annie (Mae Whitman), sa petite soeur, adulescent­e sur les bords, mère séparée qui a du mal à boucler les fins de mois. C’est Ruby (Retta), enfin, qui forme un couple fusionnel avec son mari policier (vous flairez l’embrouille ?), et qui connaît des difficulté­s pour financer les soins de santé de sa fille. Pour faire face et remettre les finances dans le vert, les trois mères de famille vont se lancer un défi risqué : braquer une supérette. Le hic, c’est que la boutique en question est au coeur du trafic de vrais méchants bandits et que les ennuis des trois novices ne vont faire que commencer. Désormais trempé dans le gang du dénommé Rio (Manny Montana), le trio de débutantes a intérêt à suivre… Mais jusqu’où ? C’est grosso modo les mêmes ressorts dans les trois saisons. Dans la dernière, les mères de famille tentent de doubler le maître en se lançant ellesmêmes dans la fabricatio­n de faux billets… Alternant entre comédie légère, critique sociale en filigrane et rebondisse­ments plutôt attendus, on en profite pour tourner autour de la question de la morale et des limites que chacun se fixe. Emmené par des personnage­s sympathiqu­es et une BO vitaminée (qui dévoile quelques bonnes surprises françaises), il y a du Desperate

Housewives là-dedans, on l’a dit. Pour le côté girl power surtout. Il y a un peu de Weeds aussi. De cette série de 2005 dans laquelle une gentille veuve s’improvisai­t dealeuse du quartier, et multipliai­t les mésaventur­es entre ses pieds de cannabis à faire pousser et ses fils à élever, on retrouve la modernité du ton et le comique du décalage. Face à Good Girls , on pense à

Breaking Bad aussi, pour le schéma basculemen­t-escalade-tourbillon, l’intensité en moins. La complexité des héros aussi, sans doute.

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