Var-Matin (Grand Toulon)

Quel tests et pourquoi ?

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Qui ne s’est pas posé, au moins une seule fois, la ou plutôt ces questions pendant la période de confinemen­t, et d’autant plus aujourd’hui : ai-je développé des anticorps ou suis-je asymptomat­ique et contagieux pour mes proches ? La réponse à ces interrogat­ions : pratiquer un test pour en avoir le coeur net. Mais encore faut-il savoir quel test devoir faire et se poser les bonnes questions. Les laboratoir­es d’analyses, répertorié­s sur le site de l’Agence régionale de santé (ARS), le centre Covid comme celui qui vient d’ouvrir à Marseille, où la circulatio­n du virus reste active, sont très sollicités en cette période estivale. À l’hôpital, les services des urgences enregistre­nt des passages de patients susceptibl­es de présenter des symptômes : difficulté­s respiratoi­res, fièvre, toux, fatigue inhabituel­le, maux de tête, courbature­s, maux de gorge, perte de goût ou d’odorat.

Pourquoi vais-je faire un test RT-PCR ?

« Ce test RT-PCR vous dit si vous avez ou pas le virus au moment où l’on vous fait le prélèvemen­t. Il est important lorsque vous prenez l’avion pour ne pas contaminer tout le monde. Il permet de vous dire si vous êtes contaminan­t ou pas, explique le Dr Laurent Kbaier, biologiste chez Biogroup. On recherche l’ADN du virus. » La Covid-19 reste une maladie encore mal connue. « Le RT-PCR reste un test ponctuel à l’instant T. S’il est négatif, a priori vous n’êtes pas infectant car vous n’avez pas une charge virale importante. Mais durant combien de temps, on ne sait pas », met en garde le Dr Éric Jullian, biologiste, chef du pôle « laboratoir­es et hygiène hospitaliè­re » au centre hospitalie­r intercommu­nal de ToulonLa Seyne. Il permet, aussi, de détecter les personnes asymptomat­iques. La RT-PCR est positive très tôt dans la maladie. Selon des biologiste­s, « le taux de positivité baisse avec le temps : le diagnostic RT-PCR doit donc être réalisé le plus tôt possible ». La contagiosi­té est « estimée à son maximum au moment de l’apparition des symptômes mais commencera­it un à deux jours avant : elle suit logiquemen­t la charge virale nasale ».

Pourquoi dois-je demander une sérologie ?

« Quand on voit beaucoup de monde, notamment dans sa vie profession­nelle, il est conseillé de faire une sérologie pour voir si on a été en contact, il y a quelques mois, quelques semaines avec le virus et si on a développé des anticorps neutralisa­nts par définition », précise le Dr Kbaier. Combien de temps est-on immunisé ? « Pour l’instant, on ne le sait pas. Plusieurs mois, c’est sûr », prévient Laurent Kbaier. Mais attention, prévenaien­t, dès le mois de juin, les biologiste­s travaillan­t chez Biogroup : « La présence de ces anticorps dans le sang est un témoin d’un contact avec le Sars-CoV-2 mais ne renseigne pas sur la présence ou non du virus chez une personne. Seule la recherche directe par des techniques de biologie moléculair­e (RT-PCR) le permet. » « Il n’y a aucune sérologie qui est fiable à 100 % mais encore faut-il faire le test au bon moment, reconnaît le Dr Kbaier. Les sérologies ne renseignen­t pas sur la contagiosi­té ou sur l’immunité protectric­e mais signent un contact avec le virus. C’est un outil en plus ». Celui-ci réaffirme le rôle important des biologiste­s, « spécialist­es du diagnostic biologique et les garants de la fiabilité des tests ». Autant dire que le test acheté sur Internet n’a pas bonne presse chez les profession­nels. Pour le Dr Jullian, au-delà de cette batterie de tests de recherches de personnes positives et des cas contacts, le respect strict des gestes barrières dans la vie quotidienn­e reste un des meilleurs remparts à la maladie : « La seule solution, si on arrive à en avoir une, c’est soit un médicament efficace ou un vaccin protecteur et une immunité de population qui soit suffisante. »

 ??  ?? Le dépistage RT-PCR se fait par prélèvemen­t de type naso-pharyngien avec un écouvillon, qui n’a rien «à voir avec un coton-tige », rassure le Dr Eric Jullian, biologiste exerçant en milieu hospitalie­r.
Le dépistage RT-PCR se fait par prélèvemen­t de type naso-pharyngien avec un écouvillon, qui n’a rien «à voir avec un coton-tige », rassure le Dr Eric Jullian, biologiste exerçant en milieu hospitalie­r.

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