Côte Bleue : incendies en série
Depuis mardi, peu avant 17 heures, les pompiers luttent contre un incendie d’ampleur dans les Bouches-du-Rhône. Parti de Martigues, il s’est propagé en direction des communes voisines
Un brasier géant, des milliers de pompiers et des évacuations en masse. Depuis mardi après-midi, les quelque 1 800 soldats du feu et 454 engins, soutenus par les policiers, l’UISC7, et les gendarmes, luttent main dans la main contre un important incendie qui a parcouru près de 1100 hectares dans la nuit de mardi à mercredi. Sur tous les fronts, les pompiers ont d’abord dû se pencher sur un premier feu, dès 16 h 20, à Port-de-Bouc. Mais c’est très rapidement celui de la Gacharelle, à Martigues, qui a représenté la principale inquiétude. « Il a d’emblée déroulé une cinétique très importante sur le massif de la Côte Bleue jusqu’à la mer, à huit kilomètres au sud, indique le SDIS (service départemental d’incendie et de secours) 13. En chemin, les flammes se sont engouffrées dans les quartiers périurbains, entre des habitations et des campings. »
Les Varois sur le front
Un combat mené par les pompiers des Bouches-duRhône qui ont pu compter sur l’aide de leurs voisins varois, arrivés en renfort dès mardi après-midi. Six groupes d’intervention feux de forêts, un échelon de soutien sanitaire opérationnel, un échelon de soutien mécanique et un échelon de soutien alimentaire, soit au total 116 sapeurs-pompiers varois, sont venus porter main forte à leurs collègues du SDIS 13. Une entraide que le colonel Éric Grohin, directeur du SDIS 83, a indiqué « être complètement logique. Il est normal que les pompiers du Var puissent venir en aide à leurs frères d’armes », rappelant au passage « la complicité scellée » par les deux SDIS voisins.
Un long combat
Une déclaration saluée par le colonel Grégory Allione, patron du SDIS 13, parlant d’une « entente opérationnelle qui date, qui s’exprime humainement et au travers de leurs établissement s»,indiquant que « l’on va plus loin ensemble. » Hier au cours de la matinée, les pompiers ont cru pouvoir voir le bout du tunnel. Leur travail acharné semblait avoir payé. Le feu a été un temps déclaré comme maîtrisé. Pendant quelques heures, les flammes ont laissé place à des scènes de désolation partout où elles étaient passées. Voitures brûlées, dont un véhicule du SDIS, 54 bâtiments touchés, deux campings détruits... Un bilan matériel lourd qui fort heureusement ne compte aucune victime. Pourtant aux alentours de 13 heures, coup dur pour les secours : un nouveau départ de feu, poussé par un vent de sud, entraîne la fermeture de l’A55 pendant près de cinq heures, jusqu’à 18 heures. L’incendie sous contrôle, l’accès aux habitations et aux campings, à l’exception du Cigalon et des Tamaris totalement détruits, était de nouveau possible en début de soirée. Les 1 800 pompiers, eux, continuaient à oeuvrer sur place, notamment après un nouveau départ de feu du côté de Rognac.