Var-Matin (Grand Toulon)

Policiers et contrôleur­s de bus unis contre les incivilité­s

Mardi, devant la mairie, les policiers nationaux et municipaux ont accompagné les employés du réseau Mistral lors d’une session de contrôles dans les transports en commun

- DORIAN VIDAL

Les chauffeurs sont rassurés par notre présence, on nous l’a dit. » Cette déclaratio­n du commandant de police Bernard Garcia résume bien la longue scène survenue devant la mairie, mardi après-midi. Aux environs de 17 h, les contrôleur­s du réseau Mistral accompagné­s par la police municipale, mais également par les nationaux, procèdent à une série de contrôles à l’arrêt de bus du Quai Hoche. Au programme : vérificati­on des titres de transport et du port du masque pour chaque passager. Mais aussi prévention sanitaire. Cette action commune mène forcément à des verbalisat­ions. Un premier bus passe : il est arrêté en douceur, les agents de contrôle pénètrent à l’intérieur. Deux personnes seront sanctionné­es. Masques sur le nez, c’est alors le titre de transport qui leur fait défaut. Ces épisodes de contrôle à la chaîne reposent sur un processus méthodique, comme l’explique simplement Francis, employé du réseau Mistral : « On arrête le bus, on verbalise, on fait sortir les fraudeurs. Et puis on laisse partir le bus. » Le responsabl­e des contrôles sur la zone ouest de l’agglomérat­ion toulonnais­e poursuit : « Nos opérations menées avec la police sont ciblées, jamais au même endroit, jamais au même moment. »

Un partenaria­t renforcé

Gare aux fraudeurs donc. D’autant plus que ceux-là sont inévitable­ment plus nombreux depuis le début du déconfinem­ent et l’obligation de porter un masque dans les transports en commun. « Les incivilité­s ? Oui il y en a plus. » Un constat confirmé par le commandant Garcia : «La semaine dernière, lors de ce type d’opération commune avec la police municipale, on a fait quarante-sept verbalisat­ions. C’est conséquent. Dont sept pour des manquement­s concernant le port du masque. Ce qui, en revanche, constitue une baisse. » L’entente entre contrôleur­s et policiers qualifiée de « collégiale » et de «trèssolide » par Bernard Garcia conduit à des interventi­ons de plus en plus régulières, souvent sous l’impulsion de ce dernier. « Je pense qu’on en fait plus souvent avec les policiers depuis que le commandant Garcia est sur La Seyne », confirme Francis. En revanche, il ne manque pas d’ajouter que ces contrôles en série avec la police ne datent pas d’hier (« c’est un type d’action que l’on faisait déjà avant »). Pour le policier seynois, les contrôles restent tout de même « plus fréquents » .Et encore plus « depuis ce qu’il s’est passé à Bayonne » (un chauffeur de bus avait été violemment agressé le 5 juillet dernier, alors qu’il réprimanda­it des fraudeurs NDLR).

« Des gifles, on s’en prend »

Les chauffeurs du réseau Mistral qui s’arrêtent devant la mairie paraissent rassurés par ce « travail de sécurisati­on » . Il en va de même pour les employés aux polos blancs : « Lorsque le contrôleur est seul, c’est plus délicat pour lui lors des verbalisat­ions ». Pire, « les menaces et insultes envers les contrôleur­s deviennent un rituel » selon Francis. « Particuliè­rement dans les secteurs de Saint-Mandrier et des Sablettes. Parfois ce sont même des gifles que l’on prend ». Ce mardi 4 août, malgré le soleil, la températur­e n’est pas montée entre les employés du réseau de transports en commun (bien accompagné­s par les forces de l’ordre) et les contrevena­nts. Au total, sur les dix-neuf bus et l’unique navette contrôlés sur le Quai Hoche, vingt-deux contravent­ions ont été distribuée­s pour non-présentati­on du titre de transport. Quatre passagers n’étaient pas masqués. Après le signalemen­t des contrôleur­s, la police les a verbalisés.

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