Artigues, un village à la croisée des chemins écolos et ruraux
Artigues est un tout petit village du haut Var, 280 habitants pour 150 foyers, sur 3 000 hectares. Ils ne manquent pas d’air et dans le centre-ville, ne se bousculent pas. Cinq Artiguais et Artiguaises y vivent dans des maisons fleuries, juste en face d’une mairie miniature. Artigues, c’est aussi le coin des Marseillais. Yves Souque, le nouveau maire, en fait partie. En 1982, il a le coup de foudre pour ses paysages, où les dégradés de vert se mélangent à l’infini. Le marin pompier, y trouve de quoi se ressourcer. En une heure de route, 77 kilomètres, il s’échappe de la métropole marseillaise.
Une ruralité revendiquée
Toute sa liste a été élue au premier tour. Majorité absolue au conseil municipal. Cependant, malgré ses allures de terre du bout monde, ce petit paradis a ses problèmes, ses enjeux et un cadre de vie à défendre. « Ici, c’est une commune rurale. Je le revendique. Et on compte le rester, annonce d’emblée le premier magistrat. On a encore de la place pour prendre des habitants. Mais quand on vient ici, on accepte le côté rural. Alors on n’a pas tout sous la main mais on s’adapte. Le supermarché est à 3 kilomètres, à Rians. La crèche aussi. Il y en a une à Seillons également. » L’école primaire est à SaintMartin-de-Pallières où sont aussi accueillis les enfants d’Esparron. Pour l’éducation, les trois communes se sont unies au sein du SIVU, le syndicat intercommunal à vocation unique. Yves Souque vient d’en prendre la présidence.
« L’écologie c’est notre quotidien »
Cela fait partie des charges qui remplissent son « agenda
de ministre. » Il sourit. « Je m’attendais à beaucoup de travail. Mon épouse, Pascale, a été pendant 18 ans conseillère municipale dans la majorité. On ne s’imagine pas tout ce qu’il y a à faire dans
une petite mairie. » Recevoir la population en fait partie. Les permis de construire sont souvent le thème de ces rencontres. Les forêts giboyeuses alentour appellent le chasseur qu’il est. Mais cet automne, ses nouvelles obligations devraient laisser chevreuils et sangliers tranquilles. « Les chasseurs n’ont pas une mauvaise réputation ici. Ils essaient de faire participer les gens. » Un loisir qui n’est pas, comme il l’explique, incompatible avec la défense de l’environnement. « L’écologie c’est notre quotidien. C’est faire attention à ce que l’on fait, ce que l’on trie, ce que l’on jette. »
Justement que pense-t-il des éoliennes installées sur sa commune et sur Ollières, sa voisine ? « Je ne sais pas si je me serai lancé dans ce projet », confie-t-il. Malgré la mobilisation des opposants, elles sont là, en sommet de colline et bientôt prêtes à avaler le vent dans leurs pales. Mais elles n’ont créé aucun emploi sur la commune. Et cela risque d’être la même chose avec le projet de panneaux photovoltaïques, déjà lancé avant son élection. Il espère que cela rapportera un peu d’argent. Non pas que les finances soient mauvaises. « La commune a été très bien gérée », insiste-t-il.
« On voudrait tout faire d’un coup, mais...»
Cependant, elle a besoin d’argent, car le budget est à la taille du nombre d’habitants et pas de ses obligations, ni de ses ambitions. « On voudrait tout faire d’un coup, mais il y a des barrières, comme les demandes de
subventions. Ça ne se fait pas
comme ça ! » Il frappe à toutes les portes pour en obtenir. Il a commencé par le conseil départemental. « Le président Marc Giraud a accordé
tout ce que j’ai demandé pour la construction de la future station d’épuration du quartier Grand Hubac. » Il y a urgence. La police de l’eau a fait savoir qu’elle n’était pas conforme.
La réfection des routes est un des dossiers qui lui tiennent à coeur. « Par endroits on a encore des chemins de terre. » Il compte aussi mettre en place un plan communal de sauvegarde. Eh oui ! Le paradis est pavé de risques : inondation, feux, affaissement de terrain... Une idée de marin pompier ? « Pas du tout, affirme-t-il, c’est
une nécessité .»