Carcès : réaliser son programme, sans argent
« Aujourd’hui nous n’avons aucune capacité d’investissement. » Le constat est amer pour Alain Ravanello, le nouveau maire de Carcès, qui pendant la campagne a proposé un programme de 28 pages. À tel point que certains opposants l’avaient baptisé « le catalogue de La Redoute. » Alain Ravanello va devoir chercher comment financer les aides à la rénovation du vieux centre. Indispensable pour « développer de manière raisonnée l’habitat. » Et loger les actifs qu’il veut attirer. Aucun panneau photovoltaïque, aucune éolienne ne poussera sur son territoire, durant son mandat. Son projet à lui c’est de produire de l’électricité avec l’eau du Caramy et du fleuve Argens, qui se rejoignent au lieu-dit Le Confluent. Une réalisation qui serait possible d’ici six ans grâce à un partenariat public-privé, mais à condition de retrouver la preuve qu’autrefois, en ce lieu, « on avait le droit d’utiliser l’eau. » L’état des finances ne devrait pas l’empêcher non plus de créer une Zone d’agriculture protégée et de faire acquérir par la commune un broyeur de végétaux, qui pourrait être utilisé par tous les Carçois, qui en auraient besoin. Ce qui éviterait le brûlage, les dépôts dans les bennes d’ordures ménagères, ou d’aller à la déchetterie, située à la limite avec Le Val. Mais il devra aussi gérer les dossiers, dont il a hérité de la précédente équipe, menée par Patrick Genre. En particulier celui des HLM : « Entre les deux tours, il y a eu trois mois et demi. L’ancien maire en a profité pour signer une convention avec l’Établissement public foncier pour construire des logements sociaux et réaménager l’entrée de ville. Cette convention n’aurait jamais dû être signée. » explique Alain Ravanello, sans perdre la zen attitude. Mais en affirmant qu’il refuse qu’on « défigure son entrée de ville et le patrimoine .»
La Mole ressemble à une ville du Far West avec cette D qui la coupe en deux en la traversant de part en part, direction SaintTropez, Ramatuelle... Une nuisance qu’elle supporte pour les autres communes du Golfe, tout comme l’aérodrome, la carrière, l’usine de déchets et l’usine des eaux. « Ok pour être une plateforme au service de la collectivité, mais je veux des contreparties », explique Stéphan Gady, le nouveau maire. Des contreparties qui devraient l’aider « à créer un coeur de village. Aujourd’hui il est quasi inexistant. » Mais aussi à réaliser son « green project. »Autrement dit, une base nature ouverte aux sports extérieurs, comme la randonnée ou le VTT, et qui feraient découvrir en même temps le patrimoine local. « C’est tout à fait compatible avec le Plan local d’urbanisme et le Schéma de cohérence territoriale ». Ça tombe bien, il a hérité du SCOT au sein de la communauté de communes du Golfe. « Un SCOT qui n’a pas encore été voté, mais qui est déjà dépassé. » Selon lui il est plus facile de le réviser que de tout recommencer et sa priorité est de le faire approuver. Stephan Gady fera peut-être partie de cette nouvelle génération de maires, qui refuse le bétonnage et l’urbanisation intensifs. C’est en tout cas ce qu’il prône encore après plus de deux mois à la tête de l’hôtel de ville. Il appliquera « la théorie de l’escargot » : aménager autour du centre existant, et dérouler peu à peu les infrastructures autour de lui, pour ne pas étaler les constructions, empêcher le mitage, et créer un coeur de village. Le Plan local d’urbanisme a été voté par la précédente municipalité, mais il affirme que la loi NOTRe lui offre « un levier pour y arriver. » Pourtant, il était « mitigé » à son sujet, car elle poussait à % d’emprise au sol et favorisait les constructions de R + . » Les premiers promoteurs qu’il a reçus parlaient d’ailleurs de R + . « Je leur ai dit d’aller les faire ailleurs. » Une de ses premières décisions aura été de refuser, au chapitre des pouvoirs délégués au maire, celui de contracter des emprunts. Comme ça, dit-il « à travers le financement, chaque projet sera soumis à débat. Je ne veux pas emprunter quoi que ce soit sans dire pourquoi et sans qu’on en débatte. »