Var-Matin (Grand Toulon)

TEXTE ET PHOTOS AMÉLIE MAURETTE amaurette@nicematin.fr

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Àquelques encablures du centre-ville de Vence, départ pour le circuit du Malvan. En huit kilomètres et 300 mètres de dénivelé, ce parcours permet de s’offrir une vraie randonnée en toute simplicité. On laisse la voiture à côté du château de Notre-Dame des Fleurs, jolie bâtisse construite en 1880 sur les vestiges d’une abbaye bénédictin­e devenue site privé accueillan­t des événements. Juste au-dessus du parking, l’itinéraire balisé commence. Panonceaux et marques jaunes vont nous guider tout du long. C’est parti pour trois heures de marche. Et on commence tout de suite à grimper. Sur le chemin caillouteu­x, on se dit que la mention « facile » doit être donnée par des marcheurs expériment­és… On a attaqué il y a cinq minutes et on est déjà essoufflé. C’est le temps de se remettre en jambes, on trouve rapidement notre rythme. On monte sous les arbres, à l’ombre, dans l’odeur d’humus, et la chaleur de la ville semble loin. On laisse derrière nous les dernières villas et, déjà, on aperçoit la mer en contrebas.

Chapelle restaurée

On laisse sur la gauche un ancien réservoir et on continue l’ascension. Sous les chênes, entre les cistes cotonneux, les pois de senteurs et les chardons bleus. On passe un premier petit gué. C’est le Malvan qui descend, petit ruisseau qui donne son nom au secteur et à l’ancien village fortifié dont il ne reste que quelques ruines. « Le Castrum du Malvan, ce qui veut dire “mauvais vent”, faisait, à l’époque des Seigneurs de Villeneuve autour de 1200, partie de l’évêché de Vence. Le castrum comptait 220 habitants, des maisons, un château et une chapelle », explique plus tard Isabelle Bonnet-Piron, guide conférenci­ère à la ville de Vence. De l’ancienne commune ne persistent que quelques pans de murs, malheureus­ement de plus en plus mangés par la végétation, et une chapelle, qu’on ne tarde pas à découvrir sur le parcours. Après le gué et une volée de larges marches sous les bois, entre fougères, campanules et figuiers, on chemine depuis environ quarante minutes quand le sentier débouche sur un vallon découvert. Tout de suite à droite, un petit escalier mène aux ruines d’un « donjon » et à la chapelle SaintRapha­ël. Cette petite chapelle, aménagée à partir du choeur de l’ancienne église du castrum du XIIIe siècle, a été restaurée en 1988 par l’Associatio­n des amis de la chapelle Saint-Raphaël. « À l’origine, il y avait à l’intérieur des tableaux, une statue, des ex-voto, mais tout avait été dégradé. L’hôtel et le bénitier avaient été retirés, le sol avait même été creusé pour retirer des dalles… », indique Annie Francescon­i, présidente de l’associatio­n. Aujourd’hui, la chapelle est fermée pour éviter les dégradatio­ns et n’est ouverte que rarement, notamment pour la fête de la SaintJean tous les 24 juin (qui a été annulée cette année), mais on peut voir l’intérieur à travers une grille. Sur les murs, une fresque de l’artiste vençois Philippe Roessler représente saint Jean-Baptiste et le baptême de Jésus, et de l’autre côté, l’histoire de saint Raphaël.

Entre les maisons

Retour sur le sentier. Vue imprenable sur la vallée et le littoral, jusqu’aux immeubles de Marina Baie des Anges sur la droite. Puis on continue, à découvert cette fois. Le soleil cogne et le paysage devient garrigue. Genêts, oeillets des rochers et mûriers sauvages. À nouveau un petit gué, avant de changer de cap pour redescendr­e de l’autre côté. Passé sur l’autre versant, on peut bien observer, là d’où l’on vient, les ruines du château appelé aussi château de la reine Jeanne (lire ci-contre), détruit en 1746. On suit toujours les marques jaunes et, bientôt, on retrouve la civilisati­on. La balade se poursuit par le quartier des Salles, sur une route goudronnée qui serpente à l’ombre, entre les maisons. Virage à droite par un raccourci qui file vers le chemin de l’Ormée. On l’emprunte sur un kilomètre, puis à gauche par le chemin des QuatreVent­s. On rejoint enfin la RM 2210, jusqu’au rond-point du collège et retour au point de départ. Là le soleil chauffe dur, et on se dit qu’on attendra un peu pour se lancer dans une rando étiquetée « difficile ».

Avant de partir en balade l’été, toujours vérifier la météo et les conditions d’accès aux massifs sur www.risque-prevention-incendie.fr.

Le Castrum du Malvan comptait  habitants”

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