Niger : ouverture d’une enquête pour assassinat
Le personnel de l’ONG Acted s’est exprimé, hier à Paris, lors d’une conférence de presse après la mort d’au moins huit personnes dont six Français à Kouré
L’ONG Acted va déposer une plainte à Paris pour tenter d’éclaircir les circonstances de l’attaque meurtrière contre ses employés au Niger qui a fait huit morts dimanche, quatre hommes et quatre femmes âgés de 25 à 50 ans, a annoncé, hier, son avocat. On va « déposer une plainte pénale pour que soit éclairci ce qui s’est passé, pour que les familles sachent ce qui s’est passé précisément, si c’est une attaque d’opportunité, est-ce que c’était planifié, est-ce que c’est quelque chose qui risque d’arriver de nouveau », a précisé Me Joseph Breham, lors d’une conférence de presse à Paris.
Seule zone « jaune »
Présent à ses côtés, le cofondateur d’Acted Frédéric Roussel n’a écarté aucune piste mais a indiqué qu’il pourrait s’agir « a priori d’une attaque d’opportunité ». Acted n’était « pas une cible, que je sache », a-t-il ajouté. Les huit victimes – sept membres d’Acted et un guide nigérien – ont été prises pour cible vers 11 h 30 dans la zone de Kouré, à 60 km au sud-est de Niamey, lors d’une excursion touristique, a confirmé Frédéric Roussel rappelant qu’il s’agissait de la seule zone « jaune » (où les déplacements sont possibles avec une « vigilance renforcée ») du pays, en proie à des attaques menées par des groupes djihadistes.
Fatale sortie
Parmi les victimes affiliées à Acted, six étaient des employés et la septième était un volontaire international basé à Niamey. « C’était la première fois qu’il en sortait, pour son malheur », a précisé le confondateur d’Acted. Le cofondateur de l’ONG a par ailleurs jugé « déplorable » que la communauté internationale ne garantisse pas davantage la sécurité des travailleurs humanitaires. « La communauté internationale [doit réaliser] la contradiction qu’il y a entre nous demander de soutenir ces populations qui vivent de façon dramatique et nous laisser seuls confrontés à une violence où nous sommes devenus les cibles les plus faciles », a-t-il déclaré.