Les buralistes encaissent vos factures
Depuis le 28 juillet dernier, les factures de la vie quotidienne peuvent être réglées dans certains bureaux de tabac. Mais cette nouvelle offre de service peine pour l’instant à trouver son public
Amendes, factures de cantine, de crèche, d’hôpital, impôts inférieurs à 300 euros… Depuis le 28 juillet, les possibilités de paiement sont multiples dans les bureaux de tabac. Après une phase de tests dans dix-neuf départements (de février à juin), le dispositif est généralisé à tout le territoire. Dans le Var, 93 buralistes répartis dans 50 communes proposent ces opérations d’encaissement censées offrir une plus grande proximité aux usagers. Le principe est simple : si la facture comporte un QR code ainsi que la mention « payable auprès d’un buraliste », n’importe lequel des bars-tabacs affiliés sera en mesure d’encaisser le client. Alain, gérant du Bar Central de La Valette, explique la suite : « On scanne le QR code, ensuite on encaisse le client qui paie par carte bancaire ou en espèces. Puis on récupère le reçu […] .Çavaà 200 à l’heure. » Alain a le sentiment d’effectuer une bonne action : « Il fallait le faire, c’est bien […]. Ça va aider à soulager les services publics. » Et sa rémunération dans tout ça ? 1,5 euro par transaction, « qu’elle soit de 30 ou de 1 000 euros ». Pas cher payé selon Alain, qui s’attend à un succès, disons très léger du dispositif : « Si on en fait un par jour, c’est le bout du monde. »
De faibles affluences
Pour l’heure, on en est loin.
Deux semaines après la mise en place officielle du dispositif, le Bar Central n’a enregistré qu’un seul paiement de proximité. Même constat à La Caravelle, à Hyères, le week-end passé : « On n’a pas eu un seul client. » Peut-être à Toulon alors ? « Seules deux personnes sont venues pour
ce service depuis le 28 juillet », indique-t-on à La Civette de La Loubière. Une faible fréquentation qui incombe probablement à la période estivale. De là à espérer une hausse après les « grandes vacances » ? « Ça va venir progressivement avec la rentrée, on est toujours positifs », prévoit-on à Hyères. « Je pense que de septembre à novembre, avec les impôts, les affluences vont augmenter », dit-on du côté de Toulon. Et peut-être qu’au beau milieu d’un paiement, le client ressentira le besoin d’étancher sa soif ? Après réflexion, pas sûr pour la buraliste employée à La Civette de la Loubière : « Je ne pense pas que ce service soit positionné comme un produit d’appel à la consommation. » Mais cet établissement, comme d’autres, était demandeur de ce genre de dispositif : « J’avais par exemple des demandes de personnes âgées qui ne maîtrisent pas bien l’outil Internet. » Leurs voeux ont été exaucés. Pour payer leurs factures, elles peuvent désormais se rendre chez leur buraliste partenaire. Cela sera possible pendant au moins cinq ans.