Plus haut, plus vite, plus fort ?
Herculis aime la technologie de pointe. Devenu un meeting qui compte depuis des années, il lui est impossible de baisser la garde et de décevoir. Si un détail est susceptible d’améliorer le plaisir du public ou la performance des athlètes, il est automatiquement étudié. En 2020, c’est la piste du Louis-II qui a été au coeur de l’attention. Entre le 11 mai et vendredi dernier, elle a subi un lifting XXL. A l’exception de quelques retouches en surface, ou ‘‘retopping’’ dans le jargon, le tartan monégasque n’avait pas connu de rénovation en profondeur depuis sa livraison en 1985.
« Plus d’énergie à chaque appui, donc plus de vitesse »
Alors qu’ils ont failli être reportés d’une année pour cause de crise sanitaire, les travaux ont bien eu lieu. Désormais, la question est de savoir ce qu’apportera ce nouveau joujou de 5M€ ? Peut-il booster les performances ? «On a pris en compte cet aspect », reconnaît Frédéric Choquard, bras droit de Jean-Pierre Schoebel qui a suivi le dossier, dans les rangs de l’organisation. Il détaille : « La piste est en synthétique coulé. Il ne fallait pas qu’elle soit trop dure pour les articulations ou trop fragile. Le matériel technique des équipes de TV présentes lors des matchs de l’AS Monaco aurait pu l’endommager. On a trouvé le bon compromis. Cette piste a de meilleures propriétés que la précédente. Elle amènera plus de vitesse parce qu’elle renvoie plus d’énergie à chaque appui. Elle se déformera moins à l’impact. »
« Je n’ai pas monté la tête aux athlètes »
« Monaco est la deuxième piste au monde à bénéficier d’un tel matériel. La première est en Inde », appuie Rémy Charpentier, responsable du plateau athlètes qui a négocié la venue des cadors sans leur jeter de poudre aux yeux. « Je n’ai pas parlé de la nouvelle piste, lance-t-il. Je n’avais pas envie de leur monter la tête, de survendre les choses. » Reste que les premiers retours sont positifs. « Certains sont venus me dire que la piste était ‘‘pas mal’’ et qu’ils ‘‘avançaient bien dessus malgré la fatigue de leur voyage. » Honnête, Rémy Charpentier sait que ce nouveau tapis de jeu ne fera pas tout. L’absence de compétition internationale d’envergure depuis des mois tiendra le premier rôle. Les rois de la piste ont faim. « Des athlètes considèrent Herculis comme leurs Jeux Olympiques (reportés en 2021). Ils ont fait all-in et tout misé sur Monaco. »