Var-Matin (Grand Toulon)

RETROUVAIL­LES EN FAMILLE

Vacances au grand air, repas chaleureux et souvenirs nostalgiqu­es : ces résidences sont plus que secondaire­s. Après le confinemen­t, les retrouvail­les y ont un goût plus fort encore

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

« L amaison près de la fontaine / Couverte de vignes vierges / Et de toiles d’araignée / Sentait la confiture et le désordre / Et l’obscurité, l’automne, l’enfance, l’éternité... » Nino Ferrer chante la nostalgie d’une maison sacrifiée sur l’autel du « progrès », dans La Maison près de la fontaine. Une maison de famille comme il en existe tant d’autres, aujourd’hui encore. Notamment dans les AlpesMarit­imes et le Var. Et les retrouvail­les familiales y ont un goût plus prononcé encore cette année... La crise du Covid-19 et le confinemen­t sont passés par là. Ils rendent d’autant plus précieux ces moments auprès des siens, loin de la foule et de la crise – même si le virus et les gestes barrières peuvent s’y inviter aussi. Instants précieux pour ceux, du moins, qui ont la chance de pouvoir se retrouver dans une maison familiale. Combien sont-ils ? Qui sont-ils ? Impossible à savoir, tant cette tradition bien française échappe aux radars des circuits commerciau­x. Le CRT Côte d’Azur (comité régional du tourisme) délivre un indicateur : les Alpes-Maritimes comptent 183 000 résidences secondaire­s. Dont 47 000 appartenan­t à des étrangers. Ce qui fait de la Côte d’Azur la principale concentrat­ion de résidences secondaire­s étrangères en France (15 % du total national). «Detout temps, il y a eu des résidences secondaire­s sur la Côte d’Azur, rappelle Franck Raineri, attaché de presse à l’office du tourisme Pays de Grasse. L’ex-roi des Belges a sa résidence près de Grasse, Orson Welles y avait installé sa maison

de vacances, les Rothshild y avaient leur

villa à Grasse... » Mais une maison de famille n’est pas toujours une résidence secondaire. D’ailleurs, elle est bien plus que cela.

« Un lieu qui sent la crème solaire »

C’est une maison qui, souvent, a vu grandir enfants et petits-enfants. Une maison où l’on partage des repas de famille chaleureux, des moments complices, de beaux souvenirs et de franches engueulade­s. Une maison de riche ? Souvent. Mais pas forcément. C’est aussi, parfois, un modeste cabanon ou une vieille demeure aux murs rongés par le temps. Cette maison peut même être un... appartemen­t. Comme celui où Thibaut V., Parisien de 37 ans, a retrouvé sa famille au Cannet, dans les Alpes-Maritimes cet été. « Mon grand-père l’avait achetée pour ses parents en 1964. C’est là qu’on se retrouve en vacances. Ce sont des périodes de vie qui marquent la mémoire. En fait, on s’y sent beaucoup plus chez soi qu’à Paris où on vit dix mois par an... »

Thibaut s’y sent tellement chez lui qu’il y a demandé sa fiancée en mariage. C’était à la fin du confinemen­t. « Après cela, on a envie de se retrouver. Tout n’a pas la même saveur. Danser, s’embrasser, ça n’est pas anodin. »

Pour ce Parisien qui a le sens de l’image, « c’est un lieu qui sent la crème solaire, et les sandwichs au jambon. » Un endroit, aussi, qui respire « l’amour familial, autant que les histoires d’amour ». La vie, en quelque sorte.

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 ?? (Photo Éric Ottino) ?? Dans leur maison perchée dans la Vésubie, Roger et Cathy reçoivent leur fils Gregory et ses filles, Amélie et Bella. Même Joey, le chien, semble se plaire dans ce havre de paix montagnard.
(Photo Éric Ottino) Dans leur maison perchée dans la Vésubie, Roger et Cathy reçoivent leur fils Gregory et ses filles, Amélie et Bella. Même Joey, le chien, semble se plaire dans ce havre de paix montagnard.

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