Var-Matin (Grand Toulon)

Roquebrune-sur-Argens, du rocher au chocolat

Découvrez ce village varois tout en dégustant de bons produits. Retracez son histoire et retombez en enfance grâce aux artisans chocolatie­rs. Voilà une initiative réjouissan­te de l’office de tourisme.

- TEXTE ET PHOTOS VINCENT BELTRAN vbeltran@nicematin.fr

Si vous empruntez l’autoroute A8 ou bien la « route des vacances » entre Le Muy et Puget-sur-Argens (DN7), impossible de le louper. Le rocher de Roquebrune-sur-Argens se dresse fièrement du haut de ses 373 mètres. Par n’importe quel temps, quelle que soit la saison, ses nuances d’ocre et de vert attirent autochtone­s et touristes. Alors, pour en savoir davantage sur sa riche histoire et la foisonnant­e culture de la ville qui l’héberge, quoi de mieux qu’une balade gourmande ?

(1) Découvrir un lieu en variant les plaisirs, un choix validé par deux familles avec enfants de Moselle et d’Île-de-France, le temps d’une matinée d’été. Bon, revenons à notre « rocher XXL ». La couleur phare de cette particular­ité géologique composée principale­ment de grès rouge et d’oxyde de fer a donné le nom au village : «ròcabruna» , « roche brune » en provençal.

Trois croix en acier sculptées par Bernar Venet

Le nom actuel de Roquebrune-sur-Argens, complété avec celui du fleuve côtier, n’est apparu qu’en 1921 afin de bien le différenci­er avec la commune azuréenne éponyme (Roquebrune-CapMartin aujourd’hui). Une décision prise notamment après la perte de nombreux courriers. En observant bien le rocher, emblème de la commune la plus étendue du Var – qui se divise en trois quartiers : le village, Les Issambres en bord de mer et La Bouverie au nord –, on distingue trois croix en acier perchées sur le sommet. « Elles pèsent une tonne chacune et mesurent près de cinq mètres, explique la guide touristiqu­e Tiziana Onano. Elles ont été acheminées ici par hélicoptèr­e en 1991. C’est l’artiste contempora­in Bernar Venet qui les a sculptées. Il possède une fondation pas loin d’ici, au Muy. » Ces sculptures font aujourd’hui écho à une vieille légende locale rapportant la présence de trois croix sur le toit du rocher depuis la mort du Christ. Mais celles de Venet puisent leur inspiratio­n dans différente­s Crucifixio­ns. Trois chefs-d’oeuvre signés des peintres Giotto, Grünewald et Le Greco. Avec la visite de la Maison du patrimoine, une ancienne écurie construite en 1883, vous balayerez les moments clés de Roquebrune-sur-Argens de la préhistoir­e à nos jours. Et, à l’intérieur de l’ex-enceinte fortifiée, avec certains vestiges des remparts datant du XIe siècle, vous entrerez dans l’église paroissial­e dédiée à saint Pierre et saint Paul qui a subi plusieurs transforma­tions au XIIIe et au XVIe siècle. La passion de l’Italienne Tiziana pour sa ville d’adoption ravit petits et grands. D’autant que comme convenu, le parcours se ponctue d’exquises douceurs. Alors, trêve d’informatio­ns et place à la dégustatio­n ! Depuis les années soixante-dix, Roquebrune-sur-Argens entretient une tradition avec le chocolat (lire ci-contre), grâce notamment à un musée et à quatre artisans chocolatie­rs. « Chose rare pour une commune d’environ 14 500 habitants à l’année. Surtout lorsque l’on sait que seulement 10 % de la production française est artisanale », glisse Tiziana avant de pousser la porte de Chocolats et gourmandis­es.

« Aucune amertume »

La suite se passe de mots. Avec deux sortes de chocolat (le noir, Tendre rêve avec 73 % de cacao et Tendre envie au lait avec 42 % de cacao) imaginés par Mélissa Ouvry, les palais renaissent. « On ne sent pas l’amertume du chocolat noir, c’est dingue ! », s’extasie Karine, la maman francilien­ne. Ensuite, direction la Maison du terroir, fondée en 2006, pour goûter une pâte d’olive verte, un vin rosé et un miel toutes fleurs savoureux. Tous issus de Roquebrune. Avant de finir par les facéties de Philippe Vinay, son chocolat froid et ses « rochers » (nougats enrobés de chocolat) à La Chocolater­ie du rocher. Retour en enfance garanti avec cette enseigne historique de la place AlfredPerr­in. Et si la magie du roman Charlie et la Chocolater­ie puisait sa source ici ? Roald Dahl a dû se tromper... 1.Visitesgui­déesetbala­desgourman­desorganis­éesparl’office de tourisme de Roquebrune-sur-Argens le mardi de 17 h à 19 h 30, le mercredi et le jeudi de 9 h 30 à 12 h, en août (planning à définir pour septembre).Tarifs : 8 €,4 pour les 8 à 12 ans,gratuit pour les moins de 8 ans. Masque obligatoir­e dès 11 ans pour entrer dans les musées et les boutiques des artisans chocolatie­rs. Neuf personnes maximum par visite. Rens. 04.94.19.89.89. roquebrune­surargens-tourisme.fr

Ici, il possède son musée, ses quatre artisans, ses spécialité­s. Le symbole de la ville a beau être le rocher, celui pour qui tout le monde craque demeure le chocolat. Pourtant, la love story cacaotée à Roquebrune-sur-Argens ne remonte pas si loin dans le temps. « Il n’y a pas de lien historique entre la commune et le chocolat. Il s’agit d’une tradition datant de la fin des années soixante-dix lorsqu’un chocolatie­r de renom, Monsieur Gérard Courreau, s’est installé dans notre village, confie la guide touristiqu­e Tiziana Onano. Depuis son plus jeune âge, il collection­nait chaque objet en rapport avec le cacao jusqu’à en détenir plus de   dans les années deux mille. » Une collection unique en Europe à l’époque. À la suite d’un reportage de TF, la municipali­té a donc décidé d’exposer les trésors du chocolatie­r dans une chapelle construite à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle qui appartenai­t autrefois à l’hospice Saint-Jacques. Voilà pour la genèse du Musée du chocolat, en . Mais en , lors de son départ à la retraite, Gérard Courreau a souhaité récupérer sa collection privée. La Ville a alors cherché à la recréer dans le même esprit pour ne pas perdre la tradition. « En chinant nuit et jour pendant six mois, la municipali­té a pu inaugurer son Musée avec plus de  objets en  », relate Tiziana. Vous y trouverez notamment des petites merveilles et des perles insolites : un moule destiné aux suppositoi­res en beurre de cacao, une tasse pourvue d’un support pour éviter de salir la moustache des messieurs ou encore l’un des deux seuls automates Banania référencés en France. « Et l’unique en état de marche ! »

Musée du chocolat. Chapelle des soeurs de la charité de Nevers, rue de l’Hospice, Roquebrune-sur-Argens. Ouvert du mardi au samedi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h. Entrée libre. Rens. 04.94.45.42.65. roquebrune­surargens-tourisme.fr

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